• l'oeil & la plume... anneaux de cendre

    l'oeil & la plume...

    texte de alejandra pizarnik                                        photo x alejandra pizarnik

     

    À Cristina Campo

     

    Ce sont mes voix qui chantent

    pour qu’ils ne chantent pas, eux,

    les muselés grisement à l’aube

    les vêtus d’un oiseau désolé sous la pluie.

     

    Il y a, dans l’attente,

    une rumeur de lilas qui se brise.

    Et il y a, quand vient le jour,

    un morcellement du soleil en petits soleils noirs.

    Et quand c’est la nuit, toujours,

    une tribu de mots mutilés

    cherche asile dans ma gorge,

    pour qu’ils ne chantent pas, eux,

    les funestes, les maîtres du silence. 

     

    Alejandra Pizarnix, « Anneaux de cendre », Les travaux et les nuits, Paris, Ypsilon Éditeur, 2013, traduction de Jacques Ancet. 

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :