• l'oeil & la plume... blues III

     

    l'oeil & la plume... blues III

    texte bertrand hattler †                                                     ill. isabelle le gouic

     

     

    J’ai bougé ce matin

    Histoire de boire une bière

    Je me suis dit qu’on pourrait peut-être gagner,

    Sur la fin.

     

    Chaleur sèche du désert,

    Soleil couché,

    On m’a dit que quelqu’un avait été tué…

    Oubliez !

    Personne n’en a rien à foutre.

     

    Alors allons boire un verre,

    Ça m’évitera peut-être

    De foutre la merde,

    En souvenir de la tribu.

     

    Il y a des endroits

    Où les hommes parlent

    Et boivent.

    Si tu tiens le coup

    Tu pourras y passer la soirée.

     

    Un connard de fils de pute

    Alcoolique

    Incite à l’émeute.

    Seriez-vous capables

    De mourir pour lui ?

    Non.

    Je crois qu’il vous pousserait à bout

    Jusqu’à ce que vous explosiez…

     

    Crois-tu pouvoir arrêter ma souffrance ?

    Je te conseille de trouver une astuce,

    Parce que je vais t’en faire baver.

    Je n’en ai plus rien à foutre

    Je bois

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    À l’esprit de la guerre.

    Et si l’un d’entre vous en sait plus

    Qu’il s’avance !

     

    Mais je ne veux pas être seul et pâle rodeur,

    Sortant des bars de minuit parce qu’il n’y a plus rien à boire.

    Nous allons nous soûler et discuter toute la nuit,

    Et je vais tenir aussi longtemps que je pourrai.

    Ils n’ont pas encore gagné, petite sœur…

     

    Mes yeux me font mal et je veux que tu m’accompagnes,

    Et discuter toute la nuit.

    Et je vais tenir aussi longtemps que je pourrai.

    Ils n’ont pas encore gagné !

     

    Au départ c’était juste de la poésie,

    Pure poésie,

    Mais tu m’as appelé pour autre chose.

    Célébrer d’anciens rites,

    Rien de politique,

    Juste foutre le feu

    Et bon Dieu !

    Je sais faire ça !

     

    Mais arrête la bagnole.

    Je ne peux en supporter plus,

    Parce que j’ai besoin de toi

    Maintenant !

     

    Camarades !

    Maudites soient les étoiles

    Balayées par le vent.

    Et que la nuit soit une

    Comme le tonnerre.

    Tu as ta part de blessures.

    Camarades !

    Nous ne succomberons pas.

     

    Alors cramponnes-toi fiston !

    La porte est fermée à clef, il va falloir la défoncer

    Avec nos organes,

    Viandes,

    Cerveaux électriques !

    Et rien que d’y penser

                    Je bande et j’ai la trique !

     

    extrait de  "Radio nuit noire", recueil de textes de Bertrand Hattler

    publié par l'association le Rien Quotidien

     

     


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