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Par jlmi le 2 Octobre 2021 à 00:49
texte werner lambersy ill. photo x
Les hommes se dévoreront
comme des insectes
croiront
dans l’ordre, l’argent et dieu
la nature
indifférente suivra le ruban
du piano mécanique
du temps
le silex de l’univers lancera
ses étincelles froides
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Par jlmi le 1 Octobre 2021 à 00:01
texte de cathy Garcia installation Chiharu Shiota The world is pink !
La voix brode le silence d’une chanson triste. Elle parle d'amour consolateur et voilà l'histoire : Rosa pleure. Elle pleure et pleurera encore pendant des siècles et des siècles. Sa tristesse n’a ni fin, ni commencement, elle est née avec elle, telle une ombre, le négatif de la lumière.
Toutes les Rosa pleurent et leurs larmes alimentent l'océan de toutes les peines. Toutes les Rosa pleurent à genoux, devant leurs fleurs piétinées, mais jamais elles ne désespèrent de ce jardinier, celui dont elles ont tant entendu parler : l'homme avec un petit "h" comme humilité, deux « m » pour mieux aimer, grand cœur, belle âme, aux mains tendres et fertiles.
Rosa depuis longtemps ne rêve plus, craint le silence quand il tombe comme un couperet pour dévoiler les chaînes. Tous les trousseaux de clés rouillées pour ouvrir des portes qui n'existent plus. Aujourd'hui pourtant, le silence est son refuge. C'est aussi son tombeau. Rosa pleure et des vagues amères la submergent. Son cœur souillé depuis trop longtemps sans fabriquer de perle.
Un jardinier..., pense t’elle. Un jardinier pour tailler les branches mortes, afin que l'amour puisse enfin croître et s'épanouir. Rosa ne demande que ça : fleurir !
La nuit passe. Un sursis. C’est le matin tout couvert de brumes. Rosa peut sentir la froidure jusqu'au fond de ses yeux. Elle reste cloîtrée dans la chambre des tortures, sa tour de silence. Elle a usé trop de mots déjà. Il n'y a plus rien à dire, seulement attendre. Attendre que le temps recouvre les plaies de doux tissus de mensonges.
Rosa, écoute ! Un chant tout proche parle d’amour consolateur.
Cg, 1998
2 commentaires -
Par jlmi le 1 Mai 2021 à 00:19
texte de werner lambersy
Rien n’est encore écrit
Rien n’a posé encore
La hauteur de sa voix
Son rythme ni le ton
Mais le chant a
Commencé à chanter
Dans le silence
A danser dans
L’absence de signes
Il reste cependant
L’antique angoisse
La peur millénaire
D’être envahi par
Tant de mystères
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Par jlmi le 10 Avril 2021 à 00:28
ill. jlmi 2021
Cocktail en terrasse
toujours les mêmes salades –
du pied sous la table
Claudie Caratini, France
distance sociale
sous la table du bar
ils se font du pied
Nadine Léon, Italie
les lampes faiblissent
le restaurant va fermer-
il avoue qu’il l’aime
Martine Le Normand, France
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Par jlmi le 6 Mars 2021 à 00:40
texte jlmi ill. int'l eressos festival
Vision ralentie d’un kabuki de masques blêmes
Deux féminités dénudées jambes emmêlées au désordre des draps
ces draps privilégiés aux senteurs profondes
Retour du désir aux bouches jointes
et aux doigts prisonniers à l’épicentre des toisons mêlées
Glissements soyeux des peaux
pour une lente plongée vers d’autres contrées
Joie des langues au corail des entailles marines
Brusque enfourchement des corps ballet des jambes doigts enlacés
Fusion onctueuse des vulves Fibules fascinées
Frénésie fiévreuse Frissonnements
Complaintes sourdes Corps onomatopant leur plaisir
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