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Par jlmi le 5 Septembre 2020 à 00:28
texte de lionel mazari ill. jlmi 2020
Ce qui se passe ?
Juste un petit retard !
Juste un monde malade qui boite à sa perte au lieu d’y courir…
Ne vous inquiétez pas,
le mal va rentrer dans l’ordre.
Dehors, le carrousel des ambitieux tourne encore avide.
in Printemps captif délit buissonier n°4 publié par la revue Nouveaux Délits
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Par jlmi le 4 Septembre 2020 à 00:17
texte arthur fousse ill. jlmi Sous les Nuages / Retour des Hirondelles
malade,
fou,
je regardais
les murs,
il y avait
bien peu
de choses
dans ma vie.
et dans
cette folie
étrange
où je ne pouvais
plus boire
sans que la chair
se dissolve
et hurle à sang,
je restais là
et regardais
les murs blancs,
ces inentamables
murs blancs qui
duraient
et drainaient
tout.
le blanc
semblait
changer,
bouger,
et dans mon délire,
je voyais
les rainures
du radiateur
coulisser
comme des pistons
comme des pythons
et enlacer les pleins
et les vides,
et faire le tour
du radiateur.
l’asile
était toujours fermé.
je restais là
et dehors,
la neige tombait.
la mue d’un sommeil
éternel tombait,
le duvet céleste tombait,
et ces petites gouttes
de ciel cotonneux
et de nuage
fané
dansaient
dans le vide
de l’air.
je pensais
à d’étranges indolences,
je ne comprenais rien,
je…sentais…un tel vide prégnant
qu’il avait pris la place du monde,
et à peine si j’éprouvais
à quel point le monde était consistant
tout comme la réalité.
mais je regardais
cette neige tomber,
incessante,
je la regardais
et c’était calme ;
c’était comme regarder sa vie de
l’autre côté de la mort
dans un repos infirme,
dans un mutisme profond
duquel les lèvres du jour
ne s’ouvriraient jamais.
je me taisais
et je prenais les médicaments,
et un jour un type a dit,
cette neige
de quoi est-elle l’usure ?
je n’en savais rien ;
mais le ciel
s’émiettait
et dans ce sablier
éternel et blanc
sans retour
nous nous taisions.
le blanc des murs
était toute
notre existence,
nous étions
une faillite.
mais dans ce silence
étrange
nous nous taisions
et pensions à nos vies
que la neige
rendait plus lointaines
que tout
et plus belles que jamais,
là dans l’infirmité de notre présent
et l’éternité de tout ce blanc
qui tombe
et tuait tout.
paru dans Traction Brabant n°83
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Par jlmi le 3 Septembre 2020 à 00:49
texte de charles baudelaire ill. michelange
Michel Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules
Se mêler à des Christs et se lever tout droits
Des fantômes puissants, qui dans les crépuscules
Déchirent leurs suaires en étirant leurs doigts ;
Colères de boxeurs, imprudences de faunes,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats
Charles Baudelaire / Les Fleurs du mal / les Phares
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Par jlmi le 2 Septembre 2020 à 00:57
texte de jim harrison collage jlmi 2014
Il a oublié son chapeau, plus large depuis quelques années.
Près du ruisseau il voit une femme rencontrée cinquante étés
plus tôt, toujours jeune fille pour lui. Une fois encore ses mains
tremblent lorsqu’elle lui tend une timbale d’eau.
in l’éclipse de lune de Davenport & autres poèmes 1996
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Par jlmi le 31 Août 2020 à 00:57
texte de cathy garcia sur la Dame de Brassempouy âgée de ~25000 ans
Maîtresse des lunes giboyeuses
Grand écart terre ciel
Grand corps d’argile aux seins sablonneux
Labyrinthe de tes mèches broussailles
Je décroche les pendus
Et les voilà qui renaissent
Dans tes champs de tourbe et de salaisons
Moi je voudrais être nue
Là où ta lumière danse
Je voudrais être ton levain d’amour
La calligraphie conjointe de tes courbes
Être sur tes côtes une vague endormie
Entre tes doigts le pli d’un paysage mûr
Oublier pour un temps
Les reptations aveugles
Des marées humaines
ce texte est extrait de Universelle, un essai sur la Déesse Mère
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