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l'oeil & la plume... le soleil est nu
texte & ill. jlmi
Dans la torpeur torride de torrentielles tropiques
la Dame Aveugle à la peau d’éponge
exclue des esclandres exclamatoires
invente des lueurs pour éclairer mes ténèbres.
Cathédrale barbare ceinte d’ombre,
Aruspice de mes délices,
Dame Noire de mes plus fous espoirs
Dame Blanche de toutes mes avalanches
ou Dame Rouge de tout ce qui me bouge,
elle m’empêche de dormir dans mes pâles évidences
sous les arbres glabres aux bruits de sanglots.
Elle souligne la mer de la nuit rose d’un horizon très proche
et déploie mes ailes d’oiseau ivre.
Sur un tapis de gazon bleu
sous une lune couleur de sang
la tristesse d’eau d’un chœur d’enclumes
m’envole au-dessus du vent clairvoyant.
Me voici tout soudain parti tra la li
saupoudrer de terre avinée
les seins dansants des Femmes Arc en Ciel
gorgés des froideurs du soleil de minuit
sous une pluie à ne pas jouer dehors.
Elles sont là fuégiennes fugaces parées de fuchsine
comme henné face à leurs amants, futiles et délirants tatoueurs
aux doigts de fuchsia aiguille...
Tout aussi soudain me voici revenu tra la li lu
Alors la Dame Aveugle à la peau d’éponge
m’échoue loin, très loin,
loin des chambres inabstraitables de passé obscur,
loin des eaux cendre d’un tendre bois consumé
là où tout finit par dispar-être.
Le soleil est nu ; la lune aussi.
in d'un bois consumé 2007
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