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Alors que la première "photo" d'un trou noir a été publiée il n'y a que peu de temps,
ce texte centenaire...
texte de jean jaurès ill. jlmi2019
Dans cette architecture étrange qu'on appelle la matière, nous avons beau descendre vers les fondements, nous ne trouvons point une assiette fixe : les pierres que l'on croyait fondamentales entrent en mouvement ; elles entrent en danse, et c'est sur des tourbillons subtils que repose jusqu'ici l'édifice solide du monde. Mais, descendons plus bas encore, et au-dessous même de l'atome ; l'atome, dit-on, est un tourbillon d'éther ; c'est donc l'éther qui va être la matière première, le substratum définitif de tous les mouvements ; soit, mais l'éther lui-même, dans son apparence d'immuable sérénité, est traversé de mouvements innombrables ; tous les rayonnements de lumière et de chaleur, tous les courants et tous les jets d'électricité et de magnétisme, tous les mouvements qui correspondent dans les corps aux phénomènes de la pesanteur et, dans les composés chimiques, aux phénomènes de l'affinité émeuvent incessamment l'éther ; et appuyer le monde sur l'éther, c'est l'appuyer sur une mer de mouvements immenses et aux vagues toujours remuées. Il faut bien pourtant que les mouvements de l'univers soient les mouvements de quelque chose ; il faut bien qu'il y ait une réalité en mouvement, une substance du mouvement.
Je ne sais pas où il faut s'arrêter ; je ne sais pas s'il faut s'arrêter ou descendre encore.
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"Catherine" traite de l’horreur du désir obsessionnel, non partagé. PJ identifie l’objet du désir à une Catherine De Barra, et j’ai lu quelques théories différentes sur l’identité de cette personne. Lori Burns, auteure du livre « Disruptive Divas » suggère que ce pourrait être l’une des deux Catherine qui a vécu sur l’île de Barra au sud des Outer Hébrides – en Ecosse -, mais elle admet que cela reste un mystère. Ce n’est pas une mauvaise théorie, car l’essence de Catherine est son inaccessibilité, et l’image d’une île lointaine renforce cette idée. La basse de cette chanson a le rythme d’un cœur fiévreux, la bande son étouffée reflète le monologue intérieur, et les paroles de PJ décrivent toute l’amertume corrosive qui dévore la narratrice.
Auteur : Altrockchick
Source : https://www.50thirdand3rd.com/classic-music-review-is-this-desire-by-pj-harvey/
Catherine De Barra
Tu as tué mes pensées
Je t'ai donné mon cœur
Et tu as laissé les choses s’envenimer
J'aimerais me débarrasser de ton sortilège
Si ce n'était pour m’en abreuver
Le vent mord plus aigre
A chaque petit matin
J'envie la route
Le sol que tu as foulé
J'envie le vent
Qui a caressé tes cheveux
J'envie le coussin
Sur lequel ta tête repose et sommeille
J'envie les meurtriers
Envie ton amoureux
Tant que la lumière brillera sur moi
Je vivrai un enfer à chacune de tes respirations
Tant que la lumière brillera sur moi
Je vivrai un enfer à chacune de tes respirations
J'envie la route
Le sol que tu as foulé
J'envie le vent
Qui a caressé tes cheveux
J'envie le coussin
Sur lequel ta tête repose et sommeille
J'envie les meurtriers
J’envie ton amoureuxTant que la lumière brillera sur moi
Je vivrai un enfer à chacune de tes respirations
Tant que la lumière brillera sur moi
Je vivrai un enfer à chacune de tes respirations
Tant que la lumière brillera sur moi
Je vivrai un enfer à chacune de tes respirations
Tant que la lumière brillera sur moi
Oh ma Catherine
Pour tes yeux souriants
Pour ta bouche enchanteresse
Avec le temps je t'aurais conquise
Avec ruse je t’aurais séduite
Pour tes yeux souriants
Pour ta bouche enchanteresse
Avec le temps je t'aurais conquise
Oh ma Catherine
Avec le temps je t'aurais conquise
Avec ruse je t’aurais séduitetrad. jlmi
Catherine De Barra
You've murdered my thinking
Gave you my heart
You left the thing stinking
I'd shake from your spell
If it weren't for my drinking
The wind bites more bitter
With each light of morning
I envy the road
The ground you tread under
I envy the wind
Your hair riding over
I envy the pillow
Your head rests and slumbers
I envy to murderous
Envy your lover
'Til the light shines on me
I damn to hell every second you breath
'Til the light shines on me
I damn to hell every second you breath
I envy the road
The ground you tread under
I envy the wind
Your hair riding over
I envy the pillow
Your head rests and slumbers
I envy to murderous
Envy your lover
'Til the light shines on me
I damn to hell every second you breath
'Til the light shines on me
I damn to hell every second you breath
'Til the light shines on me
I damn to hell every second you breath
'Til the light shines on me
Oh my Catherine
For your eyes smiling
For your mouth singing
With time I'd have won you
With wile I'd have won you
For your eyes smiling
For your mouth singing
With time I'd have won you
Oh my Catherine
With time I'd have won you
With wile I'd have won you1 commentaire
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texte de murièle modély photo jiri kilian la petite mort ballet de monte carlo
Souvent
quand nous faisons l'amour
je pense
au repas du dimanche
le poids sur l'estomac
cette ambiance empesée
tous les deux le dimanche
si cruellement gais
chacun bien à sa place
et de l'autre côté
le verre
l'assiette devant la chaise vide
quand nous faisons l'amour
je pense souvent
au bréchet sous la dent
le jus qui coule
cette triste violence
de la chair mâchée
pendant que nous faisons
j'entends
j'attends
la reddition de l'os
mes jambes écartées
la douleur qui se tend
dans tes muscles bandées
nos corps qui trompent
tu fais l'amour je baise
sous la table je jette
la torsion le plaisir
les bouts de verre brisédans le trou où tout tombe
souvent
extrait de feu la revue Charogne, n°4, 2014
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sculpture poétique de jlmi sur la courte nouvelle "Trois jours" de Thomas Bernhard ill.jlmi
… les premières impressions, le chemin déjà […]
Se faire comprendre est impossible, ça n’existe pas.
Et cela devient naturellement toujours pire et toujours plus fort,
et il n’y a aucun salut ni aucun retour en arrière.
Dans l’obscurité tout devient clair.
Ce que je préfère c’est être seul
C’est en fait un état idéal
Ma maison est aussi en réalité, une gigantesque prison.
Au fond je ne voudrais rien d’autre que d’être laissé en paix.
[…] De savoir que tout s’écroule autour de moi
ou que tout devient ou non plus ridicule que ça n’est…
ça n’a pour moi absolument aucun sens,
et ça ne me conduit pas plus loin non plus,
ça ne me conduit surtout pas à moi-même…
[…] Dans le contact des êtres humains
il est aussi très bon d’interrompre brutalement la relation.
[…] et prendre continuellement la mélancolie en comprimé…
[…] Tentative de mettre le doigt sur des objets
qui se dissolvent au moment même où
l’on croit les avoir touchés.
… et si possible, en fermant les yeux,
accélérer la venue des ténèbres
et ne rouvrir les yeux
que lorsqu’on a la certitude d’être
absolument dans les ténèbres,
les ténèbres définitives.
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