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texte Dominique Chipot ill. jlmi 2024
journée glaciale –
le pouce du pied
dans le trou de la chaussette
un long soir d'hiver
sur les photos de mariage
elle compte les morts
ici
l'impasse mène à l'église –
vieux miroir moucheté
au sommet de la montagne
rien d'autre
que le sommet de la montagne
in le trou de la chaussette aux éditions Pipa
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texte & ill. Jean-Louis Millet
Acide insupportable des astres
aux spermes fastueux.
Partout l’ancienne blessure de l’espace
dans les plaies à vif du vent d’avant.
Hauteurs vantées du vide.
La vie sans rien dire.
Foule des morts.
Catacombes pavées de crânes.
Lumière semblant venir de ce vaste entassement d’os.
Orgues de cippes de marbre cipolin et de cyprès.
Silences de fétiches.
Calligraphies du vent comme sexe des parfums.
Fébrilité frileuse fragile factice.
Nudité de l’eau aux nénuphars secrets.
Bruines de bruits au ras des grès tendres.
Pierre liquide.
Jardin de gravier blanc ratissé.
Seule la vrille d’une feuille safran
entonne les psaumes de la pénétration,
musique vertige, musique vestige à la couleur de rites.
Pas de face à face qui fasse obstacle.
Impasse de soleil, impassible curare.
La toile se déchire
sur ses successives profondeurs cunéiformes.
Nous restons seuls,
territoires désertiques et blancs,
poussière jusqu’au bout,
et personne ne sait s’il naîtra enfin une beauté.
Gel mauve de la solitude
Aspirations spirales...
S’évanouir dans la transparence du coup de feu...
in autopsie d'un vivant 2008
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texte & photo Alda Merini
Femme fragile, opulente, matrice du ciel,
vous êtes un grain de culpabilité
même aux yeux de Dieu
malgré vos guerres saintes
pour l'émancipation.
Ils divisent votre beauté
et cela reste un squelette d'amour
qui crie encore vengeance
et vous seul pouvez
encore pleurer,
puis vous vous retournez et revoyez vos enfants ,puis vous vous retournez et
vous ne pouvez toujours pas dire
et vous taire avec étonnement
et puis vous devenez aussi grand que terre
et élevez votre chanson d'amour.
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texte & photo Alexandra Julien
Regarder la vie des autres évite bien souvent de prendre la sienne en main.
Plus simple de critiquer autrui, de se perdre en commérages, et on y gagne en temps que l'on pourrait pourtant prendre pour avancer sur soi.
Seulement ce n'est pas chose aisée de regarder l'intérieur...
Vivre dans le "peu" aide à cela, et ce n'est pas que matériel.
C'est une façon de vivre à part entière : peu de relations, mais des sincères, peu de paroles, mais des censées, peu d'alimentation, mais qui soit de qualité, peu d'objets, mais des beaux et solides, pas un travail qui rapporte mais un travail qui nous plait, moins de bruits, de médias...
Bref un art de vivre au quotidien, avec des habitudes de société dont il est bon de se détacher.
Être soi plutôt que tout le monde, ça a du bon.
Ça prend du temps, et du détachement, quelques difficultés parfois, surtout pour le domaine des relations et aussi pour le domaine de la sécurité.
Cependant, prendre le risque d'exister, il n'y a pas plus beau à vivre.
On y gagne en sérénité, en joie et en simplicité.
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