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    Oh rowan tree, oh rowan tree

    Thou'lt aya be dear to thee

    Entwined thou art wi' many ties

    O'hame and infancy

    Thy leaves were aye the first of spring

    Thy flowers the summer's pride

    There was nae sic a bonnie tree

    In a' the country side

    Oh rowan tree

     

    How fair you were in summer time

    Wi' a'thy clusters white

    How rich and gay thy autumn dress,

    Wi' berries red and bright!

    On thy fair stem were mony names

    Which now nae mair I see

    But they're engraven on my heart,

    Forget they ne'er can be

    Oh rowan tree

     

    We sat aneath thy spreadin' shade

    The bairnies round thee ran

    They pu'd they bonnie berries red,

    And necklaces they strang

    My mither, oh! I see her still,

    She smil'd our sports to see

    Wi' little jeannie on her lap,

    And jamie on her knee

    Oh rowan tree

     

    Oh there arose my father's pray'are

    In holy ev'ning's calm

    How sweet was them my mother's voice,

    In the martyrs' psalm

    Now a'are gane!

    We meet nae mair aneath the rowan tree

    But hallow'd thoughts around thee twine

    O'hame and infancy

    Oh rowan tree

     


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  • texte Tristan Cabral                                                               ill. e dante

     

     

     

     

    j'ignore où je suis né mais une chose est sûre

    le château était plein de passages obscurs

     

    la nuit portait des fers et partout il régnait

    une odeur de charnier toujours renouvelée

     

    aucun soleil jamais ne perçait les feuillages

    et jamais je n'ai vu que des yeux sans visage

     

    c'est là que j'ai vécu de très longues années

    à la lueur des torches que quelqu'un allumait

     

    je passais mes journées dans de grands ossuaires

    à lire de très vieux livres et d'étranges glossaires

     

    je n'ai le souvenir d'aucune voix humaine

    ni d'autre figure pas même la mienne

     

    je n'essayais jamais de parler à voix haute

    et quand ma voix venait c'était celle d'un autre

     

    aujourd'hui je n'habite que des pays de lune

    je vis parmi les tombes dans la vallée des Rûnes

     

    je sais que pour toujours je suis un être informe

    étranger parmi ceux qui sont encore des hommes

     

     


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  • l'oeil & la plume...  cette chose

    texte & photo André Laude

     

    Cette chose très douce et très tendre

    faite d'odeurs et de linges brûlants

    qu'on nomme la femme

    et qu'il me faut meurtrir

    d'une caresse à peine ébauchée

    dans la clarté aveugle du désir

    Elle est la source frêle

    d'où monte encore plein de sang

    Au milieu d'un grand cortège d'ailes

    l'astre fugitif de l'oubli

    la haute mer pacifiée l'été épanoui des sens

    Dieu insaisissable dans toute sa magnificence.

     

    in Entre le vide et l'illumination

     

     


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  • texte Charles Bukowski                                               collage Tim Roeloffs

     

     

     

    texte intégral en français in Nouveaux contes de la folie ordinaire

     

     

     

     


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  • texte & photo Jacques Prévert

     

    Rappelle-toi Barbara
    Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
    Et tu marchais souriante
    Epanouie ravie ruisselante
    Sous la pluie
    Rappelle-toi Barbara
    Il pleuvait sans cesse sur Brest
    Et je t'ai croisée rue de Siam
    Tu souriais
    Et moi je souriais de même
    Rappelle-toi Barbara
    Toi que je ne connaissais pas
    Toi qui ne me connaissais pas
    Rappelle-toi
    Rappelle-toi quand même ce jour-là
    N'oublie pas
    Un homme sous un porche s'abritait
    Et il a crié ton nom
    Barbara
    Et tu as couru vers lui sous la pluie
    Ruisselante ravie épanouie
    Et tu t'es jetée dans ses bras
    Rappelle-toi cela Barbara
    Et ne m'en veux pas si je te tutoie
    Je dis tu à tous ceux que j'aime
    Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
    Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
    Même si je ne les connais pas
    Rappelle-toi Barbara
    N'oublie pas
    Cette pluie sage et heureuse
    Sur ton visage heureux
    Sur cette ville heureuse
    Cette pluie sur la mer
    Sur l'arsenal
    Sur le bateau d'Ouessant
    Oh Barbara
    Quelle connerie la guerre
    Qu'es-tu devenue maintenant
    Sous cette pluie de fer
    De feu d'acier de sang
    Et celui qui te serrait dans ses bras
    Amoureusement
    Est-il mort disparu ou bien encore vivant
    Oh Barbara
    Il pleut sans cesse sur Brest
    Comme il pleuvait avant
    Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
    C'est une pluie de deuil terrible et désolée
    Ce n'est même plus l'orage
    De fer d'acier de sang
    Tout simplement des nuages
    Qui crèvent comme des chiens
    Des chiens qui disparaissent
    Au fil de l'eau sur Brest
    Et vont pourrir au loin
    Au loin très loin de Brest
    Dont il ne reste rien

     

     


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