• texte June Bates                                                          toile Félix Vollotton  1897

     

    she is the poem by June Bates

     

    When I was younger, picturing my perfect life,

    I always imagined spending it with a girl.

    Living together. Making tea together. Having garden parties

    together.

    I thought we'd own a little café and live upstairs in an apartment with too many books.

    And we'd pile our blankets and pillows in the living room.

    And we'd sleep there just to be nearer to each other.

     

    Of course, we were just best friends in my head

     

    but isn’t that what all great lovers are ?

     

     

    Quand j’étais plus jeune, rêvant ma vie parfaite,

    j’ai toujours imaginé la passer avec une fille.

    Vivre ensemble. Faire du thé ensemble. Avoir des garden-parties

    ensemble.

    Je pensais que nous aurions un petit café et habiterions à l’étage dans un appartement avec trop de livres.

    Et que nous empilerions nos couvertures et nos oreillers dans le living. Et que nous dormirions là juste pour être plus près proches l’une de l’autre.

     

    Bien sûr, dans ma tête nous étions juste meilleurs amies

     

    mais n’est-ce pas ce que sont tous les grands amants ?


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  • texte & photo Anne Waldman

     

     

     

    deuxième jour



    le lamantin se trouve dans les rivières basses et lentes

    le lamantin évolue dans les estuaires évolue dans les baies d’eau salée

    le lamantin en mouvement évolue doucement

    le lamantin se trouve dans les canaux et les zones côtières

    le lamantin st un animal migratoire

    le lamantin est doux et lent

    le lamantin évolue lentement dans les rivières lentes

    le lamantin est totalement herbivore

    le lamantin des Caraïbes n’a pas d’ennemi naturel

    le lamantin n’a pas d’ennemi naturel sinon l’homme contre nature

    l’homme avec ses bateaux & son plastique & son attitude

    le lamantin se noie souvent dans les barrages des canaux des hommes

    l’homme qui ne fait aucune concession au lamantin

    le lamantin meurt ans les mécanismes contre les inondations

    l’homme qui ne fait aucune concession au lamantin

    et néglige la vie du lamantin la fortune du lamantin

    le lamantin meurt des collisions avec des embarcations

    l’homme qui ne protège pas le lamantin

    quelle gestion de la terre fait cet homme contre nature

     

     

     


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  • texte & collage  Liliane Birsinger

     

    Les traces de chaque passage ont scarifié la terre. La mémoire ancestrale mène le troupeau vers un éternel retour. La maîtresse des profondeurs indigo veille. Quand le moment est venu, elle montre aux égarés, aux fugueurs, le chemin pour atteindre l’autre rive. Elle est la gardienne du temple. Elle règne sur les deux monde : le jour, la nuit. La vie, la mort. Sa puissance simple et évidente apaise.

     

     

    Atelier Collage & écriture du 3 mai - Cahors 

     


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  •  

    Ahh
    Now I don't hardly know her
    But I think I could love her
    Crimson and clover
    I wish she'd come walking over
    I've been waiting to show her
    Crimson and clover
    Over and over
    Yeah
    My, my, such a sweet thing
    Wanna do everything
    What a beautiful feeling
    Crimson and clover
    Over and over

    [Chorus]
    Crimson and clover, over and over
    Crimson and clover, over and over
    Crimson and clover, over and over
    Crimson and clover, over and over
    Crimson and clover, over and over
    Crimson and clover, over and over

     

     

    lyrics by Tommy James & the Shondells

     

     

     


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  • texte Imrou al-Qays   (501-565)                                                        jlim 2023

     

    Les ténèbres du soir elle éclaire,
    Comme la lampe d’un ermite en son refuge nocturne solitaire. 

    C’est pour sa pareille, qu’à l’âge de raison, le jeune homme éprouve une tendre passion,
    Quand, entre robe de fillette et chemise de jeune fille, elle est devenue nubile, 

    L’homme mûr de ses aveugles amours de jeunesse finit par faire son deuil,
    Mais mon cœur de sa folle passion pour toi refuse de faire le sien.

    Souvent, des opiniâtres querelleurs, me prodiguant
    De bons conseils te regardant, j’ai repoussé les blâmes incessants !

     

    Souvent, la nuit, comme de la mer les vagues, a déferlé ses voiles
    Sur moi, lestées de maint tourment pour m’éprouver. 

    Je lui disais, chaque fois, quand, allongeant l’échine, 
    Le poitrail déjà lointain, elle faisait voir sa croupe, enfin : 

    Ô longue nuit ! Ne te dissiperas-tu donc pas afin que resplendisse
    Le matin, encore que le matin ne vaille pas mieux que toi ! 

    Quelle formidable nuit que toi dans les étoiles paraissent 
    Comme attachées aux roches sourdes avec des cordes en lin !

     

     

    Traduit de l’arabe par Heidi Toelle in Les Suspendues, Flammarion, 2009.

     


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