• parution... ND 75

    COUV.jpg

     

    Quelle époque épuisante, collectivement et puis pour beaucoup individuellement ! Tellement qu’écrire un édito pour ce numéro semble au-dessus de mes forces et puis il y aurait tant à dire que ce n’est pas une petite page qui y suffirait. Quelques mots résonnent : colère, absurdité, injustice, paix, changement, radical, urgence, catastrophe, confusion, bêtise, mépris, inhumanité, aveuglement… Mais j’ai trop usé ma langue sur les bords amers et tranchants de ce monde modelé par quelques fous qui prennent toute l’humanité et son futur en otages. Je préfère laisser ma langue non pas aux chats mais à toutes celles et ceux qui œuvrent à alimenter le feu des consciences, à élever l’imaginaire, à semer des graines de sens là où rien ne pousse, à parler la langue du vrai, aussi noire que nécessaire mais qui ne triche pas, qui n’enrobe pas de vernis, de sucre de séduction ; à celles et ceux qui savent la langue de soin qui tend vers l’autre des mots de secours, langue bonne et belle des naïfs qui refusent de jouer dans la cour des cruels et des prétentieux, langue du sage silence aussi quand la cacophonie rend tout contact explosif. Tant de langues, tant de possibles. Car « Nous sommes arrivés à un moment de l’histoire où nous devons d’urgence redéfinir le sens de la civilisation », a dit très justement Hayao Miyazaki et clairement cette langue qu’on nous assène depuis les hauteurs des palais et des étincelants buildings n’a plus rien à voir avec une quelconque idée de civilisation.                          cgc

     

     

    Je sais pourquoi

    autant se taire

     

    Ne pas crier dans le désert

    quand c’est chaque grain de sable qui souffre

    ne pas parler aux vieux murs qui radotent

     

    Passer en silence

    avec la petite escorte d’insouciance

    qu’on aura un temps séduite

     

    Lionel Mazari

     

     

    des-gens.jpg

    AU SOMMAIRE

     

     

    Délits de poésie :

     

    Marie-Florence Ehret, Au jardin (extrait)

    Antoine Simon

    Marie-Françoise Ghesquier, Le pont suspendu (extraits)

    Pierre Gondran dit Remoux, ainsi s’endort le ballast suivi de on hoche on hoche on hoche (extraits)

    Marie Tavera

    Danielle Querol Bonhomme, Fondrières de la parole

     

    Délit de l’autre : Éric Cuissard, L'autre qui était peut-être lui (extraits)

     

    Résonance : Gîtes de Julio Cortázar, trad. de l’espagnol (Argentine) par Laure Bataillon, Gallimard, 2012.

     

    Délits d’(in)citations ainsi font font font les petites pâquerettes. Vous trouverez le bulletin de complicité fort désolé : la disparition du tarif éco, entre autres, force à l’augmentation du prix de l’abonnement (par voie postale) donc à prendre en compte pour tout renouvellement à partir du 1er avril 2023.

     

     

    avenir-commun.jpg

    Illustratrice :  Anouk Rugueux

     

    « Ancienne libraire, j’ai toujours aimé lire, écrire et dessiner. Ayant eu la chance de travailler de nombreuses années à la librairie d’un musée, j’ai pu fusionner mes centres d’intérêt dans le plaisir quotidien de feuilleter des livres d’art, de discuter de création et de livres avec les clients et visiteurs. Je dessine aujourd’hui surtout sur des pages de livres anciens et des matériaux de récup. »                                              

    Son site : https://rugueu.com/

     

     

    homme-arbre.jpg

     

    Pour qui sait se ménager du loisir, une journée s’étend sur mille ans.

    Pour qui a le cœur vaste, une cabane est aussi spacieuse que l’univers.

     Zicheng Hong

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :