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    dans la rue Quincampoix... 2008        

    photo jlmi portée par isabelle grosse & cathy garcia ND 34

     

     

     


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    l'oeil & la plume... plaintes des graffitis aux murs qui ont mal

     texte & ill*. jean-louis millet                    *sur les Amants du Pont Neuf  Léos Carax


     

     

    Eh !
    Tête dans l’sac,
    j’te parle !
    Arrê_teu d’faire semblant d’pioncer
    Dis moi c’que t’as r’senti
    quand t’es sorti d’ta solitude ?
    Une flam' noire,
    une boule d'vide
    un truc comme ça ?
    Ou p’t’êt’e bien
    une assemblée d’gueules en for_me d’fugue ?
    Réponds merde !
    J’veux savoir, êt’e prêt, t'comprends.
    Ben oui,
    toi t’étais armé pour ça,
    rapport à ton âge à s’qu’on dit !
    Moi j’suis jeune, j’ai pas d’cv, j’suis paumé, c’est tout.
    Même les meufs s’fou_tent d’ma gueule maintenant,
    T’sais c’qu’elle m’a dit la dernière ? 
    Qu’j’étais : « une épave mélancolique
    des choses de la vie
    perdue entre les cuisses
    d’un absurde hasard
    trou de néant cerné de vide
    aux pestillentes désinvoltures
    de varechs intimes. 
    Une merde quoi !»
    T’en r’viens pas hein ! M'non plus,
    j’en ai pris un vieux coup…
    Y’a plus d’paroles
    Comment j’ai pu m’en rappeler d’sa tirade ?
    Ben, j’y ai fait répéter plusieurs fois
    j’sais bien qu’jai les neurones un peu poncé à l’alcool
    alors faut c’qui faut, non ? Enfin,
    Un vrai toit d’rouille sur la tête j’te dis.
    Alors tu m’réponds ?
    Qu’j’te répéte la question !
    Bon, j’ai compris, tu veux pas m’répondre.
    C’est p’t’êt’e que tu peux pas,
    p’t’êt’e pa’ce que t’es pas sorti d’ta solitude…
    Bon ben j’te laisse hein
    p’t’êt’e qu’un d’ces quat’…

     

    in Preuves Incertaines  ed Nouveaux Délits 2020

     

     


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  • l'oeil & la plume... Otto portrait

    texte Jean-Jacques Camy              ill. Autoportrait en fumeur by Otto Dix  1913

     

     

     

    De ce visage sévère,

    le plus souvent consterné de fumée,

    il en faisait autoportrait.

     

    La bouche béante

    rejette la fumée comme

    une bouche à feu.

     

    J'ai vu des pigeons perchés en hauteur,

    qui se gonflaient comme des aigles,

    jaugeant leur territoire.

    J'ai vu aussi un œil grand ouvert sur nous

    qui se referme aussitôt, ennuagé par les volutes.

     

    J'ai vu de mes yeux

    le laid qui succède aux années folles,

    le visage mal rasé au regard obstiné.

     

    Les doigts se brûlent au mégot,

    la cicatrice n'est pas visible.

    Aucune lézarde ne témoigne

    de la ruine qui sape l'édifice.

     

    Je reviens encore à la fumée

    Expulsée, qui voile la lumière,

    à l'homme qui continue à se consumer,

    bien que le feu eut cessé,

    depuis longtemps.

     

    in nouveau délit n°78 avril 2024

     

     


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  • texte de Marc Lavoine  chanté & accompagné par Gustine

     

     

     

     


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