• l'oeil & la plume... une solitude de gel mauve

    texte & ill. Jean-Louis Millet

     

     

     

    Acide insupportable des astres

    aux spermes fastueux.

    Partout l’ancienne blessure de l’espace

    dans les plaies à vif du vent d’avant.

    Hauteurs vantées du vide.

     

    La vie sans rien dire.

     

    Foule des morts.

    Catacombes pavées de crânes.

    Lumière semblant venir de ce vaste entassement d’os.

    Orgues de cippes de marbre cipolin et de cyprès. 

    Silences de fétiches.

     

    Calligraphies du vent comme sexe des parfums.

    Fébrilité frileuse fragile factice.

     

    Nudité de l’eau aux nénuphars secrets.

    Bruines de bruits au ras des grès tendres.

    Pierre liquide.

    Jardin de gravier blanc ratissé.

    Seule la vrille d’une feuille safran

    entonne les psaumes de la pénétration,

    musique vertige, musique vestige à la couleur de rites.

    Pas de face à face qui fasse obstacle.

    Impasse de soleil, impassible curare.

     

    La toile se déchire

    sur ses successives profondeurs cunéiformes.

     

    Nous restons seuls,

    territoires désertiques et blancs,

    poussière jusqu’au bout,

    et personne ne sait s’il naîtra enfin une beauté.

     

    Gel mauve de la solitude

    Aspirations spirales...

    S’évanouir dans la transparence du coup de feu...

     

    in autopsie d'un vivant  2008

     

     

     



  • Commentaires

    1
    Cathy
    Dimanche 7 Avril à 13:59

    J'aime toujours autant ce texte splendide ! Et la photo ?

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