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Par jlmi le 25 Septembre 2020 à 00:50
Octobre 2020
Ensauvagement, en voilà un terme galvaudé encore, quand il sert à définir une spirale ultra-médiatisée de violence. Pourquoi ne pas dire simplement enviolencement ? Si la société s’ensauvageait littéralement, on verrait le béton disparaître sous la verdure. On devrait plutôt parler au contraire de dénaturation, d’artificialisation, d’abrutissement, de dégénérescence… Et souvent même, on devrait se taire ! Il y a en effet tant et trop à dire, et le bruit ambiant est déjà tellement fort, tellement cacophonique, que je préfère m’ensauvager justement et me taire, ou siffloter, ou miauler ou braire ou turlutter… Turlutter oui, comme les alouettes ! Chanter comme les baleines, feuler, grincer, barrir, ricaner comme les hyènes, sûr que ce n’est pas l’envie de mordre qui manque parfois… Mugir, hennir, rugir, glapir, tout plutôt qu’user des mots en dégradant et souillant leur sens. Aussi me voilà affamée de poésie, de celle qui justement ensauvage le langage, le croque et le recrache baigné de sucs, illuminé de l’intérieur par des processus qui échappent à toute explication, tout contrôle, tout dogme, toute rationalisation. Même la noirceur n’est qu’un des innombrables aspects de la lumière quand on passe sa langue par le trou de la poésie, la noirceur n’a rien à voir avec la cruauté. La cruauté n’est pas sauvage, n’est pas l’apanage des bêtes, ni même des brutes, c’est un désir vicié, une froide volonté de faire souffrir, d’humilier, de détruire l’autre. C’est de la cruellisation dont on devrait s’inquiéter, de celle qui s’attaque aux enfants, aux animaux, aux femmes, aux plus fragiles, et qui n’a rien à voir avec la violence de celui qui se défend comme il peut et souvent très mal et à tort d’une autre violence, moins visible, mais toute aussi agressive dans ses effets.
Et si une des clés pour rééquilibrer, soigner et pacifier nos sociétés était un ré-ensauvagement justement de la Terre ? Renouer, hommes, femmes et toutes nuances intermédiaires, avec la puissance femelle qui sacralise, protège et nourrit ? Sacraliser, du latin sancio : « rendre inviolable ».
CG
AU SOMMAIRE
Délit de poésie : Hélène Decoin, Claire Cursoux, Ana Minski, Aline Recoura, Antoine Bertot, Martin Payette.
Délit d’auto-promotion : présentation et extraits d’À la loupe, tout est rituel, dernière publication en date de Cathy Garcia Canalès.
Résonances : Le Grand Jeu de Cécile Minard – Rivages poche, 2019 & Le Chemin des âmes de Joseph Boyden, Albin Michel, 2006.
Les Délits d’(in)citations poussent au bas des pages, faites-en provision pour l’hiver.
Vous démasquerez le bulletin de complicité souriant à la sortie, toujours partant pour de nouvelles aventures.
Illustrateur : Nelson Jacomin
Nelson Jacomin est né en 1993 dans le Var. Peintre, photographe, il monte avec deux amis l'association Mercator en 2018 à Paris. Ils publient et éditent de nombreux fanzines et organisent expositions et évènements dans Paris et alentours. Depuis 2020, vit et travaille entre la Suisse et Paris.
Insta : https://www.instagram.com/nelson_jacomin/
Lumières. Pluies. Océans sauvages. Emportez-moi dans la moelle frénétique de vos articulations. Emportez-moi ! Il suffit d’un soupçon de clarté pour que je naisse viable. Pour que j’accepte la vie. La tension. L’inexorable loi de la maturation. L’osmose et la symbiose. Emportez-moi ! Il suffit d’un bruit de pas, d’un regard, d’une voix émue, pour que je vive heureux de l’espoir que le réveil est possible parmi les hommes.
Emportez-moi ! Car il suffit d’un rien, pour que je dise la sève qui circule dans la moelle des articulations cosmiques.
Frankétienne
in L’oiseau schyzophone
Nouveaux Délits - Octobre 2020 – ISSN: 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits - Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès - Illustrateur : Nelson Jacomin - Correcteur : Élisée Bec
1 commentaire -
Par jlmi le 24 Septembre 2020 à 00:45
avec 15 illustrations originales de l’auteur
"Titubant dans l'escalier liquide
des rails luisants du tram T3,
un bel ivrogne nommé Désir
voyage aux portes de la nuit.
Oiseau nocturne à bec de bois
il brûle de la grande soif amère
et mord la pluie,
une pluie lasse de pleuvoir.
Sa solitude hirsute transpire
en mille éclats de visages fatigués
dans le miroir de l’incognito."Édité et imprimé par l’Association Nouveaux Délits
Sur papier calcaire 100 gCouverture 250 g
100 % recyclé
Dépôt légal : septembre 2020
12 € + 2,50 € de port
à commander à l'Association Nouveaux Délits
Letou
46330 St CIRQ-LAPOPIE
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Par jlmi le 22 Septembre 2020 à 00:00
avec 15 illustrations originales de l’auteur
"Titubant dans l'escalier liquide
des rails luisants du tram T3,
un bel ivrogne nommé Désir
voyage aux portes de la nuit.
Oiseau nocturne à bec de bois
il brûle de la grande soif amère
et mord la pluie,
une pluie lasse de pleuvoir.
Sa solitude hirsute transpire
en mille éclats de visages fatigués
dans le miroir de l’incognito."Édité et imprimé par l’Association Nouveaux Délits
Sur papier calcaire 100 gCouverture 250 g
100 % recyclé
Dépôt légal : septembre 2020
12 € + 2,50 € de port
à commander à l'Association Nouveaux Délits
Letou
46330 St CIRQ-LAPOPIE
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Par jlmi le 20 Septembre 2020 à 00:00
avec 15 illustrations originales de l’auteur
"Titubant dans l'escalier liquide
des rails luisants du tram T3,
un bel ivrogne nommé Désir
voyage aux portes de la nuit.
Oiseau nocturne à bec de bois
il brûle de la grande soif amère
et mord la pluie,
une pluie lasse de pleuvoir.
Sa solitude hirsute transpire
en mille éclats de visages fatigués
dans le miroir de l’incognito."Édité et imprimé par l’Association Nouveaux Délits
Sur papier calcaire 100 gCouverture 250 g
100 % recyclé
Dépôt légal : septembre 2020
12 € + 2,50 € de port
à commander à l'Association Nouveaux Délits
Letou
46330 St CIRQ-LAPOPIE
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Par jlmi le 18 Septembre 2020 à 00:00
avec 15 illustrations originales de l’auteur
"Titubant dans l'escalier liquide
des rails luisants du tram T3,
un bel ivrogne nommé Désir
voyage aux portes de la nuit.
Oiseau nocturne à bec de bois
il brûle de la grande soif amère
et mord la pluie,
une pluie lasse de pleuvoir.
Sa solitude hirsute transpire
en mille éclats de visages fatigués
dans le miroir de l’incognito."Édité et imprimé par l’Association Nouveaux Délits
Sur papier calcaire 100 gCouverture 250 g
100 % recyclé
Dépôt légal : septembre 2020
12 € + 2,50 € de port
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