• l'oeil & la plume...

    texte richard brautigan                                                                    ill. inconnu

     

     

    Me voici dans un bar plein d’
    américains
    jeunes snobs et conservateurs
    ils boivent et essayent de lever des
    japonaises
    prêtes à coucher avec des types
    dans leur genre.
    Tâche ardue que de trouver la moindre poésie
    ici
    ainsi que ce poème en témoigne.

     


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  • l'oeil & la plume...

    texte  Rabindranath Tagore                                                              ill. jlmi 2021

     

     

    De peur que je n'apprenne

    à te connaître trop facilement,

    tu joues avec moi.

    Tu m'éblouis de tes éclats de rire

    pour cacher tes larmes.

    Je connais tes artifices.

    Jamais tu ne dis le mot que tu voudrais dire.

    De peur que je ne t'apprécie pas,

    tu m'échappes de cent façons.

    De peur que je te confonde avec la foule,

    tu te tiens seule à part.

    Je connais tes artifices.

    Jamais tu ne prends le chemin que tu voudrais prendre.

    Tu demandes plus que les autres,

    c'est pourquoi tu es silencieuse.

    Avec une folâtre insouciance,

    tu évites mes dons.

    Je connais tes artifices.

    Jamais tu ne prends ce que tu voudrais prendre.  

     

    merci cg !

     


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  • l'oeil & la plume... le refus des privatisations

    texte & photo ferruccio brugnaro

    l'oeil & la plume... le refus des privatisations

     


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  • l'oeil & la ,plume... Comme le moineau

    texte & illustration charles bukowski  

     

    Pour donner la vie il faut prendre la vie,
    et comme notre peine tombe plate et creuse
    sur une mer de sangs innombrables
    je passe au-dessus des grosses masses convulsées bordées
    de créatures pourrissantes aux jambes blanches, aux
    ventres blancs
    mortes longuement et qui se révoltent contre le
    spectacle environnant.
    Chère enfant, je ne t’ai rien fait que le moineau
    ne t’ait fait, je suis vieux quand c’est à la mode d’être
    jeune, je pleure quand c’est à la mode de rire.
    Je t’ai détestée quand cela aurait exigé moins de courage
    de t’aimer.

     


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  • l'oeil & la plume... la magie noire

    texte anne sexton                                 photo ian cook / anne sexton & ses filles

     

     

    Une femme qui écrit est trop sentimentale,
    toutes ces transes et ces présages !
    Comme si les cycles, les enfants et les îles
    ce n’était pas assez ; comme si les deuils, les commérages
    et les légumes ne suffisaient jamais.
    Elle pense qu’elle peut mettre en garde les étoiles.
    Une écrivaine est par essence une espionne.
    Cher amour, je suis cette femme.

    Un homme qui écrit est trop savant,
    tous ces sorts et ces fétiches!
    Comme si les érections, les congrès et les produits
    ce n’était pas assez ; comme si les machines, les galions
    et les guerres ne suffisaient jamais.
    Avec des meubles d’occasion il fait un arbre.
    Un écrivain est par essence un escroc.
    Cher amour, tu es cet homme.

    Sans jamais nous aimer nous-mêmes,
    haïssant même nos chaussures et nos chapeaux,
    nous nous aimons l’un et l’autre, mon trésor, mon trésor.
    Nos mains sont bleu pâle et douces.
    Nos yeux sont remplis de confessions terribles.
    Et puis, quand nous sommes mariés,
    les enfants nous quittent dégoûtés.
    Il y a trop à manger et plus personne
    pour absorber toute cette drôle d’abondance.

     

    traduction Patricia Godi.

     


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