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    l'oeil & la plume... débandade

    texte de cathy garcia                                                          ill. keyboard-gangs

     

    plancher volé dessous nos pattes
    miroirs éclatés banquise en cavale
    tête froide affairée
    cours de bourse qui s’astique
    obèses rivières de convoitise
    dans la pompe et le luxe
    s’envasent

    autant d’esprit mâché
    de mensonges qui forniquent
    quelques appâts de conscience lâchés sur les meutes
    la claque est imminente tout fout le camp au fiel
    mais tout contradicteur sera promptement

    control + alt supprimé

     

     extrait de Pandémonium II

     


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  • l'oeil & la plume... le corbeau

    texte de nathan & jlmi                                                                     ill. pur rien

     

     

    Un jour le capitaine Léo

    qui était grand, qui était beau,

    captura un petit corbeau

    sur les remparts de saint Malo.

     

    Le jour vint où le p’tit corbeau

    pondit un œuf tout beau tout gros

    d’où sortit un joli corbeau

    lui ressemblant comme deux gouttes d’eau

     

    Ce tout petit nouveau corbeau

    pondit bientôt un œuf nouveau

    d’où ne sortit rien de plus beau

    qu’un minuscule nouvel oiseau...

     

    Longtemps dura ce fabliau

    face aux remparts de saint Malo

     

     La Clarté février 2020

    (à la manière de Robert Desnos)


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  • l'oeil & la plume... en-tête  (extrait)

     texte de  christian rigault                                                       ill. alexy kouakou 

     

    Une sorte de sirène définitivement échouée sur la grève qui fredonne cette sorte de complainte : jamais plus la mer ne me reprendra, avec une sorte de mort dans la voix.

    **

    Si de la mer, ce soir blanche comme le quartz, venait la mer comme une acre fumée, nous étouffer ?

     

     In En tête  Ed du 6 rue Gryphe Lyon 2019

     

     


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  • l'oeil & la plume... poème pour la dame qui habitait en haut de la rue

    texte de vincent                                                                                  ill. jlmi

     

    J’ai posé ma main sur le bois

                            clair

    de votre cercueil,

    votre maison lorsque j’étais enfant

    était le point de ralliement, on venait

    là, les gosses du quartier,

    fumer des clopes et boire des bières

            sans que vous le deviniez

    c’est dans votre voiture que je suis

    parti pour la première fois

    voir le bleu de la mer,

            il y avait toujours

    votre sourire, votre manière

            un peu guindée

    de fumer des cigarettes fines

    à la menthe

    on riait souvent, et souvent

    le soir, je pouvais rester

    regarder la télé en couleurs.

    quand on se faisait prendre

    car nous étions des garnements

    vous n’appeliez jamais nos

            parents et nous

    avons grandi ainsi

    on apprenait

    la vie, on était des gamins

    puis des adolescents et

    votre fille qui est comme ma

    sœur a lu vos mots

            au dessus de votre

            cercueil, Dieu

    que vous écriviez bien,

            et votre petite

    fille vous a lu un magnifique adieu

    écrit de sa main juvénile, vous deviez

    être fière d’elle de là-haut

    et nous avons tous pleuré

            un peu plus

    et votre fils qui

    est comme mon frère

    ne pouvait

    dire un mot, étranglé

    par le chagrin, moi

    j’étais tout au fond

    à ravaler mes sanglots

    vêtu d’une stupide

    (inutile et incongrue)

    pudeur tout en pensant

    que tous ces gens ici

    vous aimaient et

    surtout que,

    tous ces gens ici,

    vous les aimiez

    et pour le bleu de la mer

            le bleu de la vie

            et le bleu de votre

            sourire

    je voulais vous crier un

    merci, mais vous n’étiez plus

    là, alors j’ai posé la main

    sur le bois clair de votre cercueil

    et je l’ai murmuré comme on

    parle à la douceur du vent,

    le vent qui emporte

                    vers le ciel les

                    âmes bleus qui s’en vont

                    loin des larmes de ceux

                                    qui restent

     

     

     


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  • l'oeil & la plume... Les vents m’ont dit...    (extrait)

    texte Xavier Grall                                                                       photo. jlmi

     

    Vents hurleurs, soleils jaunes, rocs et ressacs :

    éternels chants du monde.

    Ce pays est une province métaphysique :

    l'au-delà imprègne les brumes d'Ouessant

    et cogne dans les gouffres de la Pointe du Raz.

    Dieu ne se repose jamais.

    L'Univers n'est jamais fini.

    Quelle erreur de croire que tout en Bretagne est

    arrêté, figé, fixé pour toujours.

    Tout, au contraire, bouge ici :

    les paysages et les moeurs,

    les ciels et les nuages.

     

     


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