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Par jlmi le 3 Février 2024 à 00:16
texte de cathy garcia ill. keyboard-gangs
plancher volé dessous nos pattes
miroirs éclatés banquise en cavale
tête froide affairée
cours de bourse qui s’astique
obèses rivières de convoitise
dans la pompe et le luxe
s’envasent
autant d’esprit mâché
de mensonges qui forniquent
quelques appâts de conscience lâchés sur les meutes
la claque est imminente tout fout le camp au fiel
mais tout contradicteur sera promptement
control + alt suppriméextrait de Pandémonium II
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Par jlmi le 2 Février 2024 à 00:12
texte de nathan & jlmi ill. pur rien
Un jour le capitaine Léo
qui était grand, qui était beau,
captura un petit corbeau
sur les remparts de saint Malo.
Le jour vint où le p’tit corbeau
pondit un œuf tout beau tout gros
d’où sortit un joli corbeau
lui ressemblant comme deux gouttes d’eau
Ce tout petit nouveau corbeau
pondit bientôt un œuf nouveau
d’où ne sortit rien de plus beau
qu’un minuscule nouvel oiseau...
Longtemps dura ce fabliau
face aux remparts de saint Malo
La Clarté février 2020
(à la manière de Robert Desnos)
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Par jlmi le 1 Février 2024 à 00:32
texte de christian rigault ill. alexy kouakou
Une sorte de sirène définitivement échouée sur la grève qui fredonne cette sorte de complainte : jamais plus la mer ne me reprendra, avec une sorte de mort dans la voix.
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Si de la mer, ce soir blanche comme le quartz, venait la mer comme une acre fumée, nous étouffer ?
In En tête Ed du 6 rue Gryphe Lyon 2019
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Par jlmi le 31 Janvier 2024 à 00:05
texte de vincent ill. jlmi
J’ai posé ma main sur le bois
clair
de votre cercueil,
votre maison lorsque j’étais enfant
était le point de ralliement, on venait
là, les gosses du quartier,
fumer des clopes et boire des bières
sans que vous le deviniez
c’est dans votre voiture que je suis
parti pour la première fois
voir le bleu de la mer,
il y avait toujours
votre sourire, votre manière
un peu guindée
de fumer des cigarettes fines
à la menthe
on riait souvent, et souvent
le soir, je pouvais rester
regarder la télé en couleurs.
quand on se faisait prendre
car nous étions des garnements
vous n’appeliez jamais nos
parents et nous
avons grandi ainsi
on apprenait
la vie, on était des gamins
puis des adolescents et
votre fille qui est comme ma
sœur a lu vos mots
au dessus de votre
cercueil, Dieu
que vous écriviez bien,
et votre petite
fille vous a lu un magnifique adieu
écrit de sa main juvénile, vous deviez
être fière d’elle de là-haut
et nous avons tous pleuré
un peu plus
et votre fils qui
est comme mon frère
ne pouvait
dire un mot, étranglé
par le chagrin, moi
j’étais tout au fond
à ravaler mes sanglots
vêtu d’une stupide
(inutile et incongrue)
pudeur tout en pensant
que tous ces gens ici
vous aimaient et
surtout que,
tous ces gens ici,
vous les aimiez
et pour le bleu de la mer
le bleu de la vie
et le bleu de votre
sourire
je voulais vous crier un
merci, mais vous n’étiez plus
là, alors j’ai posé la main
sur le bois clair de votre cercueil
et je l’ai murmuré comme on
parle à la douceur du vent,
le vent qui emporte
vers le ciel les
âmes bleus qui s’en vont
loin des larmes de ceux
qui restent
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Par jlmi le 30 Janvier 2024 à 00:52
texte Xavier Grall photo. jlmi
Vents hurleurs, soleils jaunes, rocs et ressacs :
éternels chants du monde.
Ce pays est une province métaphysique :
l'au-delà imprègne les brumes d'Ouessant
et cogne dans les gouffres de la Pointe du Raz.
Dieu ne se repose jamais.
L'Univers n'est jamais fini.
Quelle erreur de croire que tout en Bretagne est
arrêté, figé, fixé pour toujours.
Tout, au contraire, bouge ici :
les paysages et les moeurs,
les ciels et les nuages.
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