texte de vincent                                                                              photo jlmi

Et si jamais une main ne se tendait

Pour caresser les paupières

Derrière lesquelles s’abrite le rouge

De nos yeux

Vaincus ?

texte de jlmi                                                   photo sandra sarraipa  Paris 2020

Au Pont Bir Hakeim

ça fourmille sous mes s’melles

alors j’tente le grand Icare

y’a pas d’doute

y’a qu’le premier saut qui coûte

texte de cathy garcia                                                                     ill. jlm i2020

mon amour est mort
mon bel amour
enfant des plaines
mon bel enfant est mort
le gringo est passé
dans son bolide d'argent
sa suceuse de pétrole

le gringo est passé
et dans le tatouage creux
de ses pneus sur-gonflés
gît mon enfant mon bel amour
mon enfant dans la poussière

telle une canette compressée
sur la piste des larmes
mon petit prince écrasé
son sang comme un trophée
sur le pare-choc d’une cherokee

in Pandemonium II

texte de cécile coulon                                                       photo vlad gansovsky

Douze ans ont passé

depuis ce jour

depuis ce moment

où tu as posé

la main sur moi ;

je m’en souviens parfaitement

car

c’était la première fois

qu’une main

se posait sur moi

comme ça.

in les ronces  2018

texte de sophie marie van der pas                                   toile de vincent magni

J’ai percuté
le monde
quelque chose est sorti
- par là -
je passe dans un autre piège
le silence
autrement
j’ai traversé des boues
des cloisons inutiles
maintenant me voilà
- par là-
légèreté d’un rideau
tu oscilles
d’un côté l’équilibre
de l’autre le fracas
infiltration du poème
dans le ciment
des pierres
tu auras ce qu’il faut
à nouveau des berceuses
pour entendre les murs