-
Par jlmi le 14 Août 2020 à 00:58texte de ronelda kamfer courtesy la biennale des poètes collage jlmi 2013
Pour Alfonso Cloete & Velencia Farmer
Ils ont dit que c’était l’homme blanc que je devais craindre
Mais ici ce sont les miens qui commettent les massacres
Tupac Amaru Shakur
Lorsque Cardo est né
personne ne l’attendait
sa mère avait seize ans
son père était l’Animateur de Quartier de l’Année
sa grand-mère était caissière et son grand-père, enfin, le mari de sa grand-mère, buvait pour oublier la douleur
Cardo était un beau p’tit gars
à la peau brune et aux yeux clairs
assez beau pour parler anglais
il aimait jouer dans la rue
aux trois bâtons et à la chandelle
Pour Tantie Gawa dans sa camionnette
Cardo était un petit ange tombé du ciel
La veille de son premier jour
à la grande école
les School Boys ont lancé des pétards dans la rue
Cardo est allé voir à la fenêtre
la balle s’est fichée dans sa gorge
sa mère n’a pas pleuré
quant aux politiciens ils ont planté un arbre
que le vent d’est a emporté
et jeté là où gisent
tous les autres rêves du Cap –
dans les marécages des Capes Flats
1 commentaire -
Par jlmi le 13 Août 2020 à 00:54
texte de jim harrison 1996 collage jlmi 2013
Non pas ici et maintenant mais maintenant et ici.
Si vous ne savez que la différence
est question de vie ou de mort,
agenouillez-vous nu dans la neige
pour suivre la trotteuse de la montre
in l’éclipse de lune de Davenport & autres poèmes 1996
votre commentaire -
Par jlmi le 12 Août 2020 à 00:51
texte de jean de meung vers 1300 ill. anonyme du moyen-âge
Les femmes sont nées libres
car Nature n’est pas si sotte
qu’elle fasse naître Marotte
seulement pour son Robichon
et non plus, si bien regardons
Robichon pour la Mariette
ni pour Agnès, ni pour Perrette,
mais nous a fait, mon fils, n’en doute
toutes pour tous et tous pour toutes.
Chacune pour chacun commune
et chacun commun à chacune.
1 commentaire -
Par jlmi le 10 Août 2020 à 00:45
texte de josé dolores quiñones collage jlmi 2013
Un ROMAN sans importance,
Après un voyage de 47 jours rentre chez son maître
Tout disposé à s’exprimer intimement avec son auteur…
Alors Patron je suis de retour,
A nouveau entre vos mains.
Je soupire de joie,
Car j’avais beaucoup languis de votre présence,
Vous me manquez énormément.
Je vais vous raconter l’expérience
Que je viens de vivre.
Installé dans les armoires d’une des notables
Editoriales Parisiennes là où j’avais fait la
Connaissance de quelques collègues
Qui comme moi vont tenter leur chance,
De pouvoir être édités
Pour être lus par le public.
Le camarade le plus proche
me raconte qu’il venait de l’autre extrémité de la France
et que depuis quelques semaines il demeure
sans que personne s’occupe de lui,
comme s’il n’existait pas.
Quelle pagaille mon ami.
Led jour de mon arrivée des inconnus m’appelaient
Apr mon nom comme s’ils me connaissaient
De longue date, ils tutoient tout le monde.
Quand je suis rentré dans ce bâtiment,
Je remplis les formalités qui s’imposent à tous.
Ils m’ont collé une fiche d’identification
Et m’ont placé dans un énorme tiroir avec les autres candidats.
Une drôle d’ambiance,
Une atmosphère un peu troublante.
La nuit, ils m’ont amené au salon de lecture,
J’avais froid, la pluie tombe abondamment
Et par malchance,
La dame qui devait s’occuper de moi était d’une mauvaise humeur et comme par hasard,
Je devais payer le prix de sa frustration.
Son regard malicieux se pose sur moi
Avec une telle indifférence et elle commençe à me feuilleter avec mépris - Rien à faire –
Ma chance était décidée auparavant
Car cette vieille dame, conseillère du directeur
Celui qui dit le dernier mot,
Au sujet des nouveaux candidats.
J’avais compris que j’étais déjà éliminé,
Je suis battu avant même d’entrer en combat, impuissant
Mais résigné à mon destin comme vous-même.
Maintenant reste
Qu’ils vous écrivent pour vous annoncer
Qu’ils ne me gardent pas.
Quelques raisons peuvent être utiles pour justifier
Ce refus bien sûr.
Sans finir de me lire,
Elle me place dans une grande corbeille et
Deux jeunes gens m’emmènent dans un couloir
Où attendent ceux qui comme moi sont rejetés.
Si vous ne répondez pas,
Ils me jetteront au feu.
Je devrai mourir avant de naître.
Merci d’avoir réglé leurs frais de mon retour,
Et plutôt merci à DIEU qui vous a inspiré de me réclamer en son temps.
votre commentaire -
Par jlmi le 9 Août 2020 à 00:42
texte de vincent ill. charles bukowski
Je traîne dans les bars et les discothèques
parce-que c’est là que se trouvent
le vert des regards, je traîne dans les verres
là où la vodka brûle
tu sais ici, tu te demandes bien quoi vivre
quand l’amour n’existe pas
tu te demandes comment te tuer, mais
la mort m’effraie, je ne devrais pas l’oublier
je traîne dehors et je draine ma misère, parfois
la nuit, je suis sur que mon sommeil m’entend hurler,
il y a quelques heures, je tenais la main
de cette fille intouchable
et j’étais comme un voleur face
aux lingots d’or dans
le coffre de la banque
parfois Dieu s’amuse à te montrer
un peu du paradis, juste après tu replonges
dans l’enfer,
aujourd’hui débarquent deux amies
avec du chocolat à la barbe à papa et leurs sourires
et je me dis on apportait bien des bières à Bukowski,
j’ai droit à ma part de chocolat à la barbe à papa et aux sourires
des jolies filles
et j’ai encore de la vodka dans le corps, trois nuits
de cuite, la première, j’ai fait pleurer une fille et à l’arrivée elle me trouve drôle
plus je suis dingue, plus elles m’aiment, je ne trouve
pas la paix avec celles-là, il faut toujours laisser flamber la folie
et le soleil est pâle derrière les nuages ce matin
je voudrais un corps
où battrait un cœur,
un corps
qui me réchauffe et me pousse à oublier les blessures et le sang
noir, mon âme broyée, hier on a déposé
les cendres d’une amie dans une tombe et je ne savais
comment lui dire
au revoir, j’aimerais
affirmer que j’ai bu pour ça, mais ce serait mentir
je n’ai besoin d’aucune excuse pour me crucifier
le nécessaire besoin de me déchirer la peau suffit
si un soleil couchant caresse ton cœur
crois-tu que tu pourrais m’aimer, moi le fou furieux ?
ils te diront tous de me fuir
ils te diront tous de me haïr
et tu finiras par les écouter
(vous finissez toujours par les écouter,
plus ou moins vite)
mais d’ici là,
tu connaîtras le goût de la passion et cela te manquera
dans d’autres bras et cela te tuera doucement
toutes les nuits où tu ne m’appartiendras plus
mes caresses, c’est du feu bébé, du feu entre tes mains
crois moi quand je prétends n’aimer que la lumière
si ma vie est un non-sens
Il y a sûrement une déraison à ma folie
On ne capture pas une flamme, on l’éteint ou on en fait un incendie
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique