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Par jlmi le 3 Août 2022 à 00:49
texte de Paul Verlaine ill. jlmi 2019
Tu crois au marc de café,
Aux présages, aux grands jeux :
Moi je ne crois qu’en tes grands yeux.Tu crois aux contes de fées,
Aux jours néfastes, aux songes.
Moi je ne crois qu’en tes mensonges.Tu crois en un vague Dieu,
En quelque saint spécial,
En tel Ave contre tel mal.Je ne crois qu’aux heures bleues
Et roses que tu m’épanches
Dans la volupté des nuits blanches !Et si profonde est ma foi
Envers tout ce que je crois
Que je ne vis plus que pour toi.
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Par jlmi le 1 Août 2022 à 00:07
texte de harry r. wilkens ill. jlmi 2019
Je sais
que je serai
fini
quand les filles
commenceront
à se lever
pour m'offrir leur
place
dans le bus.
Mais
les garçons
ont déjà
commencé…
(traduit par Eric Dejaeger)
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Par jlmi le 31 Juillet 2022 à 00:33
texte cathy garcia 2008 ill. jlmi 2019
Arrivée par le prieuré de Grandmont en croisant un mariage bruyant à pavillon catalan. Lodève… hallucinant. Tentée d’y échapper.
Découverte d’un festival. Incroyable concept de poésie. J’aime ? Je n’aime pas ?
Les Vanneaux passent et repassent, le visage de Marcel comme un clin d’œil et un pincement au cœur. Des noms connus, inconnus. Des airs - des looks ? - de poètes.
Et moi ? Poète ? De quoi ? Pourquoi ?
Festival de questions.
Organisateurs infirmiers pour fous des mots.
Festival de nourriture. Ventre. Tête. Cœur ?
Je suis poète de passage, courant d’air sans étiquette. Chut ! Poète sans badge.
La poésie se porte t’elle ?
Couloir du marché de la poésie. A vendre, vendre, acheter, acheter.
Marchés, festivals. Concentrationnaires.
Où est la poésie ? Dans l’air ? Un sourire ? Un regard ?
Une absurdité qui brise l’œuf du temps.
Lodève, l’eau d’Ève, voix de la Méditerranée, bien des trésors sans doute à trouver, cachés loin des scènes où festivalière, la poésie est cantonnée. Des lieux disséminés mais ici même, à cette table, dans cette ruelle, comment se vit-elle ?
Nappe orange satin. Brouhaha des gens réunis. Douceur d’une soirée de juillet.
Innombrables visages mais beaucoup de portables collés.
Changement de point d’observation. « Soleil bleu », six cafés d’origine différente annoncés… Une fois installés, je consulte la carte :
- expresso
- café allongé
- café crème
- noisette
- décaféiné
Un chat roux cavale aller-retour, son quartier envahi à l’heure de sa sortie. Chat déboussolé, un peu poète non ?
Jupes. Jupes à fleurs, rayés, longs jupons, courtes et serrées comme un café, jeunes filles, vieilles jeunettes. Shorts et pantalons. Sandales et mocassins. Toutes et tous rôdent, flânent, après les mots. Les mots rebonds.
in Calepins voyageurs & après ?
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Par jlmi le 30 Juillet 2022 à 00:14
texte francis cabrel ill. noirot le chat
C'est le silence
Qui se remarque le plus
Les volets roulants tous descendus
De l'herbe ancienne
Dans les bacs à fleurs
Sur les balcons
On doit être hors-saison
La mer quand même
Dans ses rouleaux continue
Son même thème
Sa chanson vide et têtue
Pour quelques ombres perdues
Sous des capuchons
On doit être hors-saison
Le vent transperce
Ces trop longues avenues
Quelqu'un cherche une adresse inconnue
Et le courrier déborde
Au seuil des pavillons
On doit être hors-saison
Une ville se fâne
Dans les brouillards salés
La colère océane est trop près
Les tourments la condamnent
Aux écrans de fumée
Personne ne s'éloigne du quai
On pourrait tout prendre
Les murs, les jardins, les rues
On pourrait mettre
Aux boîtes aux lettres nos prénoms dessus
Ou bien peut-être un jour
Les gens reviendront
On doit être hors-saison
La mer quand même
Dans ses rouleaux continue
Son même thème
Sa chanson vide "où es-tu ?"
Tout mon courrier déborde
Au seuil de ton pavillon
On doit être hors-saison...
Une ville se fâne
Dans les brouillards salés
La colère océane est trop près
Les tourments la condamnent
Aux écrans de fumée
Personne ne s'éloigne du quai
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