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    l'oeil & la plume... tu crois au marc de café

    texte de Paul Verlaine                                                                   ill. jlmi 2019

     

     

    Tu crois au marc de café,
    Aux présages, aux grands jeux :
    Moi je ne crois qu’en tes grands yeux.

    Tu crois aux contes de fées,
    Aux jours néfastes, aux songes.
    Moi je ne crois qu’en tes mensonges.

    Tu crois en un vague Dieu,
    En quelque saint spécial,
    En tel Ave contre tel mal.

    Je ne crois qu’aux heures bleues
    Et roses que tu m’épanches
    Dans la volupté des nuits blanches !

    Et si profonde est ma foi
    Envers tout ce que je crois
    Que je ne vis plus que pour toi.

     


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  • l'oeil & la plume... parfum d'hiver


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  • texte de harry r. wilkens                                                                 ill. jlmi 2019

     

     

    Je sais

    que je serai

    fini

    quand les filles

    commenceront

    à se lever

    pour m'offrir leur

    place

    dans le bus.

    Mais

    les garçons

    ont déjà

    commencé…

     

    (traduit par Eric Dejaeger)

     


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  • l'oeil & la plume... Lodève

    texte cathy garcia 2008                                                                ill. jlmi 2019

     

     

    Arrivée par le prieuré de Grandmont en croisant un mariage bruyant à pavillon catalan. Lodève… hallucinant. Tentée d’y échapper.

    Découverte d’un festival. Incroyable concept de poésie. J’aime ? Je n’aime pas ?

    Les Vanneaux passent et repassent, le visage de Marcel comme un clin d’œil et un pincement au cœur. Des noms connus, inconnus. Des airs - des looks ?  - de poètes.

    Et moi ? Poète ? De quoi ? Pourquoi ?

    Festival de questions.

    Organisateurs infirmiers pour fous des mots.

    Festival de nourriture. Ventre. Tête. Cœur ?

    Je suis poète de passage, courant d’air sans étiquette. Chut ! Poète sans badge.

    La poésie se porte t’elle ?

    Couloir du marché de la poésie. A vendre, vendre, acheter, acheter.

    Marchés, festivals. Concentrationnaires.

    Où est la poésie ? Dans l’air ? Un sourire ? Un regard ?

    Une absurdité qui brise l’œuf du temps.

    Lodève, l’eau d’Ève, voix de la Méditerranée, bien des trésors sans doute à trouver, cachés loin des scènes où festivalière, la poésie est cantonnée. Des lieux disséminés mais ici même, à cette table, dans cette ruelle, comment se vit-elle ?

    Nappe orange satin. Brouhaha des gens réunis. Douceur d’une soirée de juillet.

    Innombrables visages mais beaucoup de portables collés.

     

    Changement de point d’observation. « Soleil bleu », six cafés d’origine différente annoncés… Une fois installés, je consulte la carte :

    -          expresso

    -          café allongé

    -          café crème

    -          noisette

    -          décaféiné

    Un chat roux cavale aller-retour, son quartier envahi à l’heure de sa sortie. Chat déboussolé, un peu poète non ?

    Jupes. Jupes à fleurs, rayés, longs jupons, courtes et serrées comme un café, jeunes filles, vieilles jeunettes. Shorts et pantalons. Sandales et mocassins. Toutes et tous rôdent, flânent, après les mots. Les mots rebonds.

     

    in Calepins voyageurs & après ?

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  • texte francis cabrel                                                               ill. noirot le chat

     

    C'est le silence
    Qui se remarque le plus
    Les volets roulants tous descendus
    De l'herbe ancienne
    Dans les bacs à fleurs
    Sur les balcons
    On doit être hors-saison

    La mer quand même
    Dans ses rouleaux continue
    Son même thème
    Sa chanson vide et têtue
    Pour quelques ombres perdues
    Sous des capuchons
    On doit être hors-saison

    Le vent transperce
    Ces trop longues avenues
    Quelqu'un cherche une adresse inconnue
    Et le courrier déborde
    Au seuil des pavillons
    On doit être hors-saison

    Une ville se fâne
    Dans les brouillards salés
    La colère océane est trop près
    Les tourments la condamnent
    Aux écrans de fumée
    Personne ne s'éloigne du quai

    On pourrait tout prendre
    Les murs, les jardins, les rues
    On pourrait mettre
    Aux boîtes aux lettres nos prénoms dessus
    Ou bien peut-être un jour
    Les gens reviendront
    On doit être hors-saison

    La mer quand même
    Dans ses rouleaux continue
    Son même thème
    Sa chanson vide "où es-tu ?"
    Tout mon courrier déborde
    Au seuil de ton pavillon
    On doit être hors-saison...

    Une ville se fâne
    Dans les brouillards salés
    La colère océane est trop près
    Les tourments la condamnent
    Aux écrans de fumée
    Personne ne s'éloigne du quai

     

     


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