-
-
-
Par jlmi le 15 Octobre 2022 à 00:13
texte Violette Leduc ill. jlmi 2022
Le jour baissait. Les oiseaux prenaient le frais sur la branche. Ils étaient mondains. Il était question d'architecture, de nids, de miettes, de volages époux. D'un Rossignol irrésistible pour lequel un autre Rossignol s'était suicidé sur un fil télégraphique… Un troisième Rossignol prononça l'oraison funèbre tout en trilles. Plusieurs Don Juan volèrent d'arbre en arbre. Un vent frivole faisait des arabesques dans les feuilles. Une averse se rua sur la terre. Puis je vis une fine poussière dans l'air qui allait de-ci, de-là. J'entendais la pluie qui rebondissait sur les toits goutte après goutte… Des nochères, l’eau coulait, obstinée. Je devenais sereine… La nuit me couvrait.
in l'Asphyxsie 1946
votre commentaire -
Par jlmi le 14 Octobre 2022 à 00:39
texte Paul Eluard ill. presse d'époque
En ce temps-là pour ne pas châtier les coupable, on maltraitait les filles.
On allait même jusqu’à les tondreComprenne qui voudra
Moi mon remord ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
A la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimésUne fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
Une fille galante
Comme une aurore de Premier Mai
La plus aimable bêteSouillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté
Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre
votre commentaire -
Par jlmi le 12 Octobre 2022 à 00:34
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique