-
Par jlmi le 18 Septembre 2022 à 00:14
texte & photo jlmi
C'était au temps du covid et du confinement, juste après que le gouvernement nous ait permis de circuler dans un rayon de dix kilomètres autour de notre lieu de confinement.
Pour en profiter, nous étions en forêt de Sénart avec ma femme et une amie marchant à notre pas dans une petite allée forestière. Nous discutions de choses et d'autres lorsqu'un jogger d'une quarantaine d'années, suant, soufflant, crachant, nous bouscula dans sa course, sans le moindre mot. Je lui envoyais un : « Pardon ! ». Sans s'arrêter il me répondit : « Ta gueule vieux con. Tu d’vrais rester enfermé dans ta maison de retraite avec tes bonnes femmes ». Ma surprise passée je lui criais : « bravo, quelle classe ». Il s'arrêta net de courir se retourna et me dit : « T'arrêtes maintenant ou je viens te foutre mon poing sur la gueule ». Nous restâmes interloqués... et lui repris sa course.
sous titre : sombre scénar à Sénart !
3 commentaires -
Par jlmi le 17 Septembre 2022 à 00:25texte de Isabelle Le Gouic sur une photo de jlmi Paris Coulée verte 2010
Y’a pas de gagne-pain pour ce gars là
pas de gagne
pas de pain
pas de gain
Y’a pas de pain sur la planche
pas de billet dans la manche
pas de planche à billet
pas la tronche à rire dans cette tranche de vie
Y’a pas quelque chose qui cloche ?
Y’a pas de pain pour ce gars-là
mais y’a des pains qui se perdent
quand l’homme sans pain
devient malgré lui homme sandwich
Y’a des pains qui se perdent
quand on fait de lui une tranche
glissée entre une casquette qui Mac domine
et des semelles de marque qui lui font la nique
Y’a pas de mal à ça, diront certains :
Lui faire porter cette casquette burger-frites
et ces pompes de pompe à fric
ça ne mange pas de pain
votre commentaire -
Par jlmi le 16 Septembre 2022 à 00:57
texte de cathy garcia photo." Manila" justin james wright
La ville
traîne au lit sa misère
la ville matin crasse
coulé gris dans lavabo
journée nausée in caniveau
ne peut s’enfuir la ville
incarcérée bouclée périphérique
ses au-delà dévastés
visent un cœur déjà mort
cités rageuses couturées de bitume
éblouies de bleu tournis
toussent crachent leurs pans
de poumons bétonnés
la ville se couche en chienne
fatiguée d’avoir trop mis bas
rêves et crapules
et se laisse mourir
sous ses phares
de feintes opulences
sirènes tapageuses
sur ses trottoirs crottés
s’en meurt la ville
au sang cailléparu dans Pandemonium II
1 commentaire -
Par jlmi le 15 Septembre 2022 à 00:19
texte de Jón Kalman Stefánsson in Ásta ill. X
La poésie est toujours résistance. elle se doit de l'être. Elle n'est pas là pour faire l'éloge des grands, ce n'est pas non plus une balle qu'on lance aux puissances du marché pour les amuser et les distraire.
votre commentaire -
Par jlmi le 13 Septembre 2022 à 00:17
texte Nê-Khô ill. jlmi sur un original de Nicola Ranaldi
Je voudrais un quelque part
Qui n’existe pas
Un monde, un pays, une île ou un rocher
Qui n’a pas encore de nom
Je voudrais inventer un mot
Qui me serve de refuge pour ne plus penser
Que je t’ai déçu
Que sûrement tu ne comprends pas.
Je me suis séparée
D’odeurs d’herbe mouillée
De chants d’oiseaux
D’objets
De petits endroits secrets
Où tu étais toujours présent
Où j’entendais encore, tes rires, tes colères
Tes coups de marteau
Tes tapotements de pipe sur un sabot
Je me suis éloignée d’une maison
D’un jardin, d’un village
D’un pont sur une rivière
Et de tant de choses encore.
Mais tout cela tu le sais déjà.
Je voudrais tant que tu sois là
Pour te dire des souvenirs
Pour te dire que c’est difficile
Je voudrais voir tes yeux me sourire,
M’assurer de ta tendresse
Pour oublier
Un cœur si lourd.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique