• texte & photo jlmi

     

    C'était au temps du covid et du confinement, juste après que le gouvernement nous ait permis de circuler dans un rayon de dix kilomètres autour de notre lieu de confinement.

    Pour en profiter, nous étions en forêt de Sénart avec ma femme et une amie marchant à notre pas dans une petite allée forestière. Nous discutions de choses et d'autres lorsqu'un jogger d'une quarantaine d'années, suant, soufflant, crachant, nous bouscula dans sa course, sans le moindre mot. Je lui envoyais un : « Pardon ! ». Sans s'arrêter il me répondit : «  Ta gueule vieux con. Tu d’vrais rester enfermé dans ta maison de retraite avec tes bonnes femmes ». Ma surprise passée je lui criais : « bravo, quelle classe ». Il s'arrêta net de courir se retourna et me dit : «  T'arrêtes maintenant  ou je viens te foutre mon poing sur la gueule ». Nous restâmes interloqués... et lui repris sa course.

     

    sous titre : sombre scénar à Sénart !

     

     

     


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  • 130225 l homme sandwich.jpg
    texte de Isabelle Le Gouic     sur une photo de jlmi   Paris Coulée verte   2010

     

     

    Y’a pas de gagne-pain pour ce gars là

    pas de gagne

    pas de pain

    pas de gain

     

    Y’a pas de pain sur la planche

    pas de billet dans la manche

    pas de planche à billet

    pas la tronche à rire dans cette tranche de vie

     

    Y’a pas quelque chose qui cloche ?

     

    Y’a pas de pain pour ce gars-là

    mais y’a des pains qui se perdent

    quand l’homme sans pain

    devient malgré lui homme sandwich

     

    Y’a des pains qui se perdent

    quand on fait de lui une tranche

    glissée entre une casquette qui Mac domine

    et des semelles de marque qui lui font la nique

     

    Y’a pas de mal à ça, diront certains :

    Lui faire porter cette casquette burger-frites

    et ces pompes de pompe à fric

    ça ne mange pas de pain

     

     


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  • l'oeil & la plume... la Ville

    texte de cathy garcia                                 photo." Manila" justin james wright


    La ville

    traîne au lit sa misère
    la ville matin crasse
    coulé gris dans lavabo
    journée nausée in caniveau

    ne peut s’enfuir la ville
    incarcérée bouclée périphérique
    ses au-delà dévastés
    visent un cœur déjà mort

    cités rageuses couturées de bitume
    éblouies de bleu tournis
    toussent crachent leurs pans
    de poumons bétonnés

    la ville se couche en chienne
    fatiguée d’avoir trop mis bas
    rêves et crapules
    et se laisse mourir
    sous ses phares
    de feintes opulences

    sirènes tapageuses
    sur ses trottoirs crottés
    s’en meurt la ville
    au sang caillé

     

    paru dans Pandemonium II

     

     


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  • l'oeil & la plume... la poésie

    texte de  Jón Kalman Stefánsson in Ásta                                                      ill. X

     

    La poésie est toujours résistance. elle se doit de l'être. Elle n'est pas là pour faire l'éloge des grands, ce n'est pas non plus une balle qu'on lance aux puissances du marché pour les amuser et les distraire.

     


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  • l'oezil & la plume...   message personnel

    texte Nê-Khô                                          ill. jlmi sur un original de Nicola Ranaldi

     

    Je voudrais un quelque part

    Qui n’existe pas

    Un monde, un pays, une île ou un rocher

    Qui n’a pas encore de nom

    Je voudrais inventer un mot

    Qui me serve de refuge pour ne plus penser

    Que je t’ai déçu

    Que sûrement tu ne comprends pas.

     

    Je me suis séparée

    D’odeurs d’herbe mouillée

    De chants d’oiseaux

    D’objets

    De petits endroits secrets

    Où tu étais toujours présent

    Où j’entendais encore, tes rires, tes colères

    Tes coups de marteau

    Tes tapotements de pipe sur un sabot

    Je me suis éloignée d’une maison

    D’un jardin, d’un village

    D’un pont sur une rivière

    Et de tant de choses encore.

    Mais tout cela tu le sais déjà.

     

    Je voudrais tant que tu sois là

    Pour te dire des souvenirs

    Pour te dire que c’est difficile

    Je voudrais voir tes yeux me sourire,

     

    M’assurer de ta tendresse

    Pour oublier

    Un cœur si lourd.

     


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