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Par jlmi le 2 Septembre 2022 à 00:27
tete Marlène Tissot ill/ jlmi 2022*
Ça brade à tours de bras
Ça braille : Deux pour le prix d’un
Célébration consommation
Les rimes en scions la branche sur laquelle
Quoi ?
Abracadabra et voilà ce dont t’as pas besoin
Ça palabre
Ça brasse les envies frustrées
de la brave populace
Braquage du libre arbitre
Embrasse ton banquier, il s'en frotte les mains
Tu possèdes donc tu es
Bric-à-brac et bracelet connecté
Bravo
Tu sais combien tu as fait de pas
pour mieux sauter
dans le brasier
Flamber
avant le retour au charbon
Demain c’est black friday
Lundi sera retour à la réalité
Fondue au noir
Colonne vertébrale courbée
Comme toujours* sur photo de Tharmapalan Tilaxan d'un troupeau d'éléphants se nourrissant de déchets dans une décharge à Ampara au Sri-Lanka
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Par jlmi le 1 Septembre 2022 à 00:13
texte Werner Lambersy ill. jlmi 2022
Les bosons
Après lesquels nous courons
La lumière et
L’énergie sombre sans ligne
D’horizon
Nous cherchons
Dans le dessin des pommes
Coupées en deux
Les astéroïdes les comètes
De pépins
Nous descendons
Dans la gueule de la baleine
De Jonas le trou
Noir de l’orque de Pinocchio
L’intelligence artificielle fait
Son étron
Electrique et court-circuite
Ses neurones
De n’avoir plus besoin des
Humains
Qu’infantilisent les sports
La guerre et
Les marionnettes médias
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Par jlmi le 31 Août 2022 à 00:56
texte Rémy Catalan ill. Yüksel Arslan
J’exulte à une main dans l’ordre de l’art de ma pornographie
Je suis onaniste, humaniste de soi et ma main ne trace pas de calligraphies
Car elle danse, palpation de sens, elle branle en vagues déferlantes
Du haut de ma tour de Babel sensuelle, j’exulte aux temps des belles plantes
J’enfonce mes doigts, de tréfonds en chaudes grottes, les profondeurs m’engouffrent
Comme l’air moite qui crépite de mots crus dans ta bouche et s’en échappe en souffle
Je convoite l’étroit milieu mouillé que tu loges en toi, comme la perle d’un coquillage
Petites femmes aux pieds de grues, farandoles adolescentes et adorables filles sages
Fourmillent nues et grouillent à la hâte dans le marécage de ma cage crânienne
Chaque instant roule sur l’autre, j’en tiens une, une image se dessine que je fais mienne
Et comme la poussière retombe, moi je repars de l’avant, l’instant n’est rien
Je me passe des ânes et des basses-cours de campagne pour me sentir bien
C’est le temps des orgasmes, la saison des corps nus qui s’entassent aux coins des regards
Ce n’est pas une tige sous la fleur qui se dresse, tu n’es pas une abeille mais là est mon dard
Que tu joues les pisseuses qui pleuvent dans l’herbe verte aux heures chaudes
Ou une tête noble couplée à son amant, c’est autour de quoi que je rôde
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Par jlmi le 30 Août 2022 à 00:47
texte Murièle Modély photo Victoria Berngard
Toulouse – Paris, mercredi 23h30
Une femme était recroquevillée en chien de fusil sur la banquette
Sa tête pendait dans le vide
Et ses longs cheveux bouclés, parsemés de mèches blondes
Cascadaient doucement de l’accoudoir au sol
Elle avait replié son bras sur son visage
Je ne voyais que sa bouche
La bouche fine
La cicatrice infime
Trace insistante sur l’ourlé de sa lèvre
A mesure que le train mordait des kilomètres
Tanguait de droite à gauche
Mon regard s’attardait sur sa bouche marquée
J’imaginais rêveuse ses sourires tordus
J’enviais un peu fiévreuse sa beauté incongrue
Paris – Londres, lundi 9h00
Une jeune fille tout en os,
Mettait du noir sur ses longs cils,
Soulignait d’un trait fin le gouffre de son regard
Elle avait les yeux bleus profonds
Immenses et ronds.
C’était la seule courbe
Sur cette fille aiguë
Elle n’avait pas de seins
était presque androgyne
Sa hanche anguleuse
Déformait bizarrement
L’élastique de la culotte
Qui dépassait du pantalon
Je dévorais ce mélange troublant,
De maigreur féminine et candeur enfantine.
J’étais assise
contre la vitre
Si près d’elle
Qu'il était impossible
De ne pas la boire des yeux.
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Par jlmi le 29 Août 2022 à 00:38
texte & illustration (le prix du prout) Marlène Tissot
Dans ma boite aux lettres
Le dernier catalogue Ikea
Je rentre de quelques heures de boulot
Chez des gens retraités qui gagnent plus
Que je ne gagnerai jamais, sans doute
Et les barrières se bousculent un peu
Un reste de riz au frigo
Une conserve de tomates
Une boite de thon
Touiller
Ail déshydraté
Ça sent bon, finalement
Calme
Je feuillète le catalogue Ikéa
Plein de trucs que je ne pourrai jamais m’offrir
Mais le café coule au bout d’un moment et
J’essaie d’y croire encore
De croire un peu qu’un jour
Je n’aurais plus à fouiller au bas des rayons
Pour trouver le premier prix de l’ordinaire
J’essaie de croire que rien n’est vain
Et qu’un jour
Quoi ?
La poésie ?
Ouais, bordel, la poésie !
Peut-être bien qu’elle existe aussi
Tout en bas des rayons
Non, rien n’est vain
Quand on a faim
Je n’ai pas besoin de meubles, mais
Un yaourt au lait entier
Putain…
Ça ferait du bien
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