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texte de philippe soupault photo pur rien
Il faisait un temps magnifique quand tu es mort
Le cimetière était si joli
que personne ne pouvait être triste
On s’aperçoit depuis quelque temps que tu n’es plus là
Je n’entends pas tes ricanements
Tu te tais
ou tu hausses les épaules
tu ne voudras jamais connaître le paradis
Tu ne sais plus où aller
Mais tu t’en moques
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texte de jlmi photo sandra sarraipa Vitry s/ Seine 2020
Marianne a mal au crâne
Au pied des HLM
Ne croyez pas qu’elle crane
Elle voudrait tant qu’on l’aime
Qu’au lieu de s’en moquer
Tous ceux de la Cité
Laissent tomber la haine,
Ce mal qui les aliène
Cette saloperie urbaine
Qu’est bien la pire des chiennes.
Marianne le sait très bien
Qu’pour virer les carcans
D’un système kafkaïen
La balle est dans leur camp
Qu’ils en ont les moyens...
Alors elle les attend.
Marianne a mal au crâne
Au pied des HLM !
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texte de murièle modély ill. jlmi
parfois dans la chambre
il ne se passe absolument rien
de métaphorique
du cru, du cul, rien que du très banal
aucune pensée poétique
dans le lit, entre les jambes
parfois le président s'invite
avec son énième discours cynique
entre les draps, souvent tu penses
à tes impôts, au racisme, à tes soucis
à la liste des courses
tu serres les dents très fort, tu voudrais jouir, bordel
ne pas penser au lendemain
à la bête immonde, au type qui dort
en bas de ton immeuble
tu voudrais, tu en as honte, n'être qu'une peau
un frisson qui court comme un poème
un petit, un haïku qu'importe
un jeu de langues, au propre comme au figuré
qui te ferait quitter
qui ferait décoller
la réalité
passer par la fenêtre et cramer au soleil
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texte de vincent photo © reuters / Stephane Mahe
Celle-là va bosser la boule au ventre
celle-ci me dit, on nous donne 2 masques par jour ça protège 8 heures, on fait des rotation de 12h, cette merde, ça parait impossible de pas l'attraper
Une autre encore,
nos masques ne sont pas conformes et dimanche des patients
m'ont toussé dessus, lundi ils étaient tous positifs
je n'ai plus le droit de sortir, de faire mes courses, de voir des gens mais je suis assez bonne pour aller travailler, moi tout ce que j'attends c'est de savoir comment mon organisme va réagir à cette merde.
ok je relativise ma bière confiné dans le jardinet, je tremble pour mes ami(e)s au front
et je dis au chien, tiens le coup mon frère, faut qu'on passe à travers qu'on survive
et on ira nager dans les champs tout l'été
gouvernements d'ordures, maintenant êtes-vous fiers de vos politiques devant le miroir ?
le sang est sur vos mains
les morts sur votre conscience
mais elle aussi est morte
y a des gens qui se battent et y a des gens qui vont mourir
Jours sombres à venirplus de vincent
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