• texte Ǧalāl al-Dīn Rūmī (1207-1273)           ill. jlmi 2023  sur portrait Ǧalāl al-Dīn Rūmī 

     

     

    Au delà des idées des actes répréhensibles ou de bienséance,
    il y a un champ. Je t’y rencontrerai.
    Quand l’âme se couche dans cette herbe,
    le monde est trop plein pour que l’on puisse en parler.
    Les idées, le langage et même la phrase « l’un l’autre »
    n’ont plus aucun sens.
    La brise à l’aube a des secrets à vous raconter.
    Ne retournez pas dormir.
    Vous devez demander ce que vous désirez vraiment.
    Ne retournez pas dormir.
    Les gens vont et viennent par le seuil
    où les deux mondes se touchent.
    La porte est ronde et ouverte.
    Ne retournez pas dormir.

     

     

     

     


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  • "Mes Nuits au jour le jour"


     
      
     
     

     

     

     

    Un jour

    On va me dire c'est fini

    Mais je ne pourrai pas l'entendre

     

    Je serai à l'écoute de

    L'infini

     

     

     

    Un recueil événement

     

    Fin août 2020, dans le bureau où il écrit ses poèmes, Werner Lambersy confie à la Chouette Imprévue son journal de nuit qu'il déclare d'emblée être son "dernier livre". "Rien de tel qu'un oiseau nocturne pour le publier au grand jour" ajoute-t-il. On se quitte et on se promet de se revoir.

     

    Dans les mois qui suivent, la santé de Werner décline et il finit par nous quitter le 18 octobre 2021. A chacun désormais de découvrir les éclats de nuit de ce grand poète francophone, d'abord et avant tout "l'homme de l'aube", comme nous le rappelle son épouse, la poète Patricia Castex Menier.

     

    Pour acheter le recueil via la boutique en ligne de la Chouette Imprévue : cliquez ici.

     

    Pour télécharger le bon de commande en format PDF aller sur le site de la Chouette Imprévue

     

     


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  • texte & photo Emily Dickinson

     

     

    Il y a une solitude de l'espace

    Une solitude de la mer

    Une solitude de la mort, mais toutes

    Seront jeux de société en face

    De ce site plus profond

    De cette intimité polaire

    Où une âme se boucle avec elle-même -

    Infinité finie

     


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  • texte Dorothée Coll                                                      ill. jlmi 2023 sur photo DC

     

     

     

    Dehors, ça sent le bitume et les camions

    Dedans, le renfermé, l’humidité

    cette odeur tenace de voiture

    qu’on compense d’un sapin sent-bon

    et qui nous écœure un peu plus

    Foutue nausée.

    Tu veux un bonbon à la menthe ?

     

    On désodorise les souvenirs

    mais justement

    ça les accroche à la mémoire

    ces odeurs

     

    Derrière la vitre de la voiture

    le monde défile

    au-dessus de la glissière de sécurité

    villes, collines, champs, villes, forêts

    images brouillées par des gouttes de pluie

    jamais de beau temps sur le trajet.

    Regardez ! Carcassonne !

     

    Mon père fume

    des gitanes sans filtre

    L’odeur du tabac brun vient se mêler aux autres

    C’est le parfum du voyage

    celui de l’autoroute

    quand on avale des kilomètres

    que c'est encore loin, que le temps s'étire

    qu'on n’en voit pas le bout

     

    Un parfum d'ennui d'enfant

    qu'on n’aimait pas sur le moment

    dans lequel on somnolait en regardant le paysage

    sans vraiment le voir

    Mais un parfum de voyage quand même.

    On joue ?

    48 ? 34 ?

    34 c’est facile, c’est là où on habite.

    23 ?

    Il se traîne le Creusois !

     

    Parfois, c’est la nuit qu’on partait

    Moins de monde

    La possibilité d’accélérer et de raccourcir les distances

     

    Allongée sur la plage arrière

    je cherche la grande ourse dans le ciel

    C’est la seule que je reconnais

    Ma sœur dort sur la banquette

    À l’époque, on se fout de la sécurité

    aucune ceinture à l’arrière.

     

     

    J’ai passé le péage d’entrée

    appuyé sur l’allume cigare

    la clope au bec

    Les enfants ne viennent pas à Noël

    J’enquille la route

    Sans eux, je me permets de fumer

     

    Six heures pour rejoindre la maison de retraite

    Six heures de souvenirs qui tiennent chaud.

     

    Salut, Papa,

    52, c’était quoi 52 ?

    Je ne me le rappelle pas

     

     

    in Traction Braban n°102  mai 2023

     

     

     

     


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  • texte & ill. Cølin aka the Stralboy

     


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