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Par jlmi le 30 Juin 2020 à 00:07
texte de murièle modély ill. d'après divine jouissance de Ariane Potapieff. 2017
"il ne suffit pas de pénétrer l'autre pour sortir de soi"
j'ai mis ce vers de Michel Merlen en épigraphe à l'un de mes recueils
allez savoir pourquoi
sans doute parce que je me demande si l'inverse est vrai
s'il ne suffit pas d'être pénétrée pour rentrer en soi
souvent j'ai fait l'amour pour me rassembler
concentrer en un enchâssement de corps
mes pensées parasites et mes angoisses
bien que je sache au fond
qu'il ne s'agit pas vraiment du sexe
qui pénètre ou accueille
mais du jouir
ce trou noir à la gravitation folle qui absorbe tous les mots
les compresse brutalement en un point qui clôt
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Par jlmi le 29 Juin 2020 à 00:32
texte de michel merlen ill jlmi 2020 d'après Martin Barré
Je veux qu'on le sache
j'ai de l'admiration
pour tout ce qui est vivant
pour le pain chaud de tes cuisses
pour les fraises de ton sexe
pour les nuits blondes de tes pupilles
je veux qu'on le sache
j'ai des balafres j'ai des plaies
je sors des hôpitaux
pour me soigner
au vent cinglant des villes
à l'iode du sourire des filles
mais le métro mâche mes mots
les voitures m'évitent
je glisse sur les boulevards
comme une boule de billard
je fais la queue dans les jardins
mes pas bâtis à la hâte
deviennent sommaires
je ne sais plus pourquoi je marcheExtraits de Borderline, Michel Merlen, Standard 1991
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Par jlmi le 28 Juin 2020 à 00:25
texte de Lee Sumyeong photo jlmi Louise Bourgeois The Welcomming Hands 1996 Tuileries Paris
Quand je marche avec toi main dans la main
la pluie gauchère tombe, la pluie droitière ne tombe pas.Pour nous, il y a toujours trop de mains
et je me souviens de ce moment quand mes mains se sont divisées en deux.Ce moment où des ciseaux transparents sont descendus.
Réveillant les pas —
Il y a-t-il quelque chose dans les pas ?
Ils sont faits de quoi ?Pour nous, il y a toujours trop de pluie
la pluie gauchère tombe, la pluie droitière ne tombe pas.Quand je marche avec toi main dans la main
nos corps nous abandonnent.
Nos corps nous regardent d’en bas.Nos boutons tombés, errant ça et là,
les nombreuses boutonnières,En elles
la pluie gauchère tombe, la pluie droitière ne tombe pas.traduit par Marie-Christine Masset
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