• l'oeil & la plume... les intemporaines

    texte & photo   werner lambersy

     

     

    Le temps est sans fin

    L’espace est sans fin

     

    Et sans fin

    Ni repos les matières

     

    Car est matière

    Ce qui résiste au désir

     

    L’homme

    L’ouvrage et son désir

    Sont sans fin

     

    Et la bombe

    D’Hiroshima tombera

    Sans fin

     

    Rudérales

    Sont les fleurs

    De nos jardins saccagés

     

    Sur les décombres

    Et le remblai en friches

    De nos consciences

     

    Lumière

    Les cendres du soleil

     

    Cosmos

    Ce qui couve encore

    De son feu

    Dans l’incendie

    Aux lisières aveugles

     

    Et la pluie noire

    Des moussons du vide

     

    Mais l’ombre

    Marquée sur un pan

    Carbonisé d’Hiroshima

     

    Est le fantôme écorché

    De qui passait  

    Sous les bruissements

    De cerisiers

     

    Dont on disait en ville

    C’est le frisson

    Le plus secret du beau

     

    Qui seul peut

    Nourrir l’âme humaine

    Mémoire

    Le terrain vague

    Où la végétation sauvage

     

    Des images d’Hiroshima

    Repousse toujours

     

    Parmi les gravats

    De l’horreur instantanée

     

    Et les crépis boursouflés 

    De la peau

    Et les pustules de la peur

    A venir

     

    Brûlis  

    Où l’ortie amère persiste

    Plus têtue

     

    Que l’oasis dans le désert

    Du cœur

    Ou le nerf

    Des coqs décapités

    Que la fureur fait courir

     

    Les mots

    Comme des gants

    Oubliés rêvant de caresses

     

    Que la main

    Ne peut connaître que nue

     

     

    Extrait des Intemporaines

     


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  • l'oeil & la plume... monsieur Lapin

    texte de jlmi   photo de sandra sarraipa

     

     

    Elle est déjà une grande

    Plus vraiment une petite

    De cet âge encore tendre

    Qui ne sait quoi attendre

    De tous ces lendemains

    Qui sont bien incertains

    Alors où s’accrocher

    Pour se réconforter 

    L’enfance n’est pas si loin

    Et Lapin encore moins

    Alors vite une oreille

    Que demain s’ensommeille…

     

    Est-elle déjà une grande

    Ou toujours bien petite ?

     

     

     

     


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  • l'oeil & la plume...

    texte de cathy garcia canélès                                           photo jim brandenburg

     

     

     

    Je ne suis pas d’ici
    pas plus que d’ailleurs
    dans mes veines
    coule le sang de l’exil
    de tous les exils
    et la grave beauté
    des cœurs déchirés
    je ne suis pas d’ici
    mais je suis là
    partout
    où reposent mes pieds
    je suis là
    partout où je marche
    pas après pas
    je suis là
    et j’ai dans le cœur
    une musique qui n’est pas d’ici
    pas plus que d’ailleurs
    mais que tous peuvent reconnaître
    la musique de l’exil
    de tous les exils
     

    5 mars 2020

     


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  • l'oeil & la plume... interlude

    texte de cécile coulon                                    ill. jlmi2020 sur traits de pur rien

     

     

    Ce visage endormi que tes yeux éclaboussent
    de ce bleu si profond où la nuit
    je ramasse
    ce qu’il faut de trajets de tes lèvres
    à ma bouche
    pour pouvoir le matin s’arrêter
    se suspendre au bord
    du temps qui passe
    comme deux grands oiseaux
    alourdis par la pluie
    font sécher au soleil
    leurs plumes d’oreillers.

     

    in  Les Ronces, 2018

     

    pur rien

     


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